Le partenariat au service des entreprises

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« En Hauts-de-France, les TMS restent la première cause de maladies professionnelles indemnisées »
Cécile Delemotte, DIRECCTE Hauts-de-France

« Quand on vient au travail, ce n’est pas pour perdre la vie »
Christophe Madika, directeur général CARSAT Hauts-de-France

Sur l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe, 2 900 entreprises et leurs 29 000 salariés sont suivis en santé au travail par STSA (Santé au Travail Sambre Avesnois). Près de 90 % de ces entreprises ont moins de 20 salariés. Présidée par Daniel Pottier, cette association sans but lucratif est agréée par la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Depuis plusieurs années, STSA a développé des relations de partenariat avec la DIRECCTE Hauts-de-France et la CARSAT Nord-Picardie, dans l’intérêt de ses entreprises adhérentes. La signature d’un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) vient consolider ce partenariat.

Le 31 janvier 2019, Brigitte Karsenti et Cécile Delemotte, respectivement directrice régionale adjointe et responsable du service santé au travail – Pôle Travail à la DIRECCTE Hauts-de-France, Christophe Madika et Jean-Baptiste Escudier, respectivement directeur général et directeur branche relation employeurs de la CARSAT Nord-Picardie, et Daniel Pottier, président de STSA ont officialisé la contractualisation du CPOM 2018-2023. STSA emploie 42 salariés(1) aux compétences différentes et complémentaires. Ces compétences médicales, techniques et sociales permettent de répondre à toute question des entreprises adhérentes, dans une précieuse relation de proximité. Sur la base d’un diagnostic santé travail de son territoire, STSA a élaboré un projet de service. Le CPOM priorise deux axes de travail au sein de ce projet : prévention des troubles musculosquelettiques et prévention des risques psychosociaux.

photo Mme Delemotte

« Le CPOM signé avec STSA relève d’échanges étroits avec les équipes de ce service de santé au travail. Ceci s’inscrit dans une logique : premièrement, le service de santé au travail établit son projet de service ; deuxièmement, la DIRECCTE accorde son agrément ; troisièmement, la contractualisation intervient sur des données partagées de diagnostic local. Celui-ci résulte du croisement des données de la DIRECCTE, de la CARSAT et de STSA. Avec STSA, sur la base de diagnostic, nous avons ciblé la contractualisation sur deux axes : la prévention des TMS et la prévention des RPS. Ces priorités sont en cohérence avec le Plan Régional Santé Travail 2016-2020 (PRST 3).
En Hauts-de-France, les TMS restent la première cause de maladies professionnelles indemnisées. Avec STSA, les actions de prévention prioritaires concernent les entreprises de 20 à 250 salariés, tous secteurs d’activité confondus. Ces actions sont menées en étroite cohérence avec le programme TMS Pro de la Carsat. Dans le cadre du PRST3, une attention particulière est portée sur les activités de services à la personne, hors soin. Car les statistiques sont là : les TMS indemnisées sont de plus en plus fréquentes sur ce secteur d’activité, dont les besoins d’embauche sont croissants.
Pour les RPS, des actions de prévention primaires des risques se développent sur la base d’une méthodologie éprouvée commune entre STSA et l’ARACT. Cela permet de parler, auprès des entreprises, de la même voix et le plus en amont possible. Ceci est en cohérence avec les travaux du groupe de travail régional RPS, animé par le docteur Brigitte Sobczak, médecin inspecteur régional, avec la CARSAT et l’ARACT.

En toile de fond, rappelons que l’actualisation 2017 de l’Atlas de la santé au travail en Hauts-de-France vient d’être publiée. Cet atlas donne une vision globale et locale, en croisant les données disponibles fournies par tous les acteurs de la santé au travail. »

Cécile Delemotte, Responsable du service santé sécurité au travail
PÔLE TRAVAIL DIRECCTE Hauts-de-France (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).

photo Mr Pottier

« Ces dernières années, nous avons vécu une mutation professionnelle : nous sommes passés des visites médicales obligatoires réalisées par des médecins du travail, à des actions de prévention en entreprises réalisées par des équipes pluridisciplinaires avec ergonomes, psychologues du travail, ingénieurs HSE, infirmières santé travail, conseillères santé travail, secrétaires médicales. Aujourd’hui les médecins du travail, de moins en moins nombreux, doivent travailler en collaboration avec les intervenants en prévention des risques professionnels. En même temps, sur le plan
institutionnel, nous avons vécu une autre mutation. Le contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens signé entre STSA, la DIRECCTE Hauts-de France et la CARSAT Nord Picardie en est l’exemple emblématique. C’est un outil qui, contractuellement, nous conduit à prioriser des objectifs et à être performant. On pourrait dire que nous rentrons dans une logique de « challenge », au sein duquel nous devons prouver nos résultats, au service de nos entreprises adhérentes.
A STSA, nous avons anticipé. La signature du CPOM 2018-2023, intervenue en janvier 2019, vient conforter une démarche déjà engagée sur deux axes prioritaires : la prévention des TMS et la prévention des RPS. Pour atteindre nos objectifs, nous devons consolider nos partenariats. On ne peut plus travailler « tout seul dans son coin ». Nous devons tous travailler ensemble sur des sujets et des objectifs communs, en mutualisant nos compétences et nos moyens. Il en va des intérêts de nos entreprises adhérentes et de leurs salariés. Je peux affirmer que nos équipes STSA sont très motivées par ces démarches de partenariat et de travail en équipe, pour réussir ce challenge que constitue notre CPOM, dans le cadre de notre projet de service. Notre taille “humaine” et notre proximité avec nos entreprises adhérentes y contribuent. »

Daniel Pottier, Président
STSA (Santé au Travail Sambre Avesnois).

photo Mr Madika

« Je suis très attaché au partenariat avec les services de santé au travail. Nous devons renforcer nos coopérations. Au quotidien, le premier interlocuteur d’une entreprise est son service de santé au travail. Celui-ci assure le suivi de santé de ses salariés et intervient sur les lieux de travail. Le médecin du travail est son interlocuteur pivot.
Nous avons nos grands programmes de prévention, mais nous ne pouvons pas être partout, aux côtés de chaque entreprise. Nous savons par ailleurs que 3 % des entreprises génèrent 30 % des dépenses de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles. Nous pouvons mener des actions ciblées.
Il nous faut investir l’intelligence collective. Agir ensemble, en tenant compte des expériences et des compétences de chacun, permettra aux entreprises de progresser. Concrètement il nous faut donc développer le partenariat avec les services de santé au travail, en se concentrant sur les risques évidents et les risques émergents.
Pour exemple de risques évidents, citons les chutes de hauteur et les TMS. En un mois, nous avons eu trois accidents mortels dans des activités de manutention. Par ailleurs, 80 % des maladies professionnelles indemnisées sont des TMS.
Mais il faut lire aussi ces statistiques, en dehors de ces 80 % liés aux TMS. Et nous voyons alors les risques émergents. Par exemple les risques de cancers. Nous devrions travailler avec les données des services de santé au travail, dans le respect de la protection des données personnelles. Autre exemple : les RPS. Ils peuvent détruire une vie. Et ils sont autant présents dans le secteur privé qu’au sein de la fonction publique. Quant au risque chimique, il est très subtil… Les risques liés aux transformations numériques doivent retenir notre attention. Quand on vient au travail, ce n’est pas pour perdre la vie. Cette phrase est simple. Mais elle est forte. Et elle doit nous guider. »

Christophe Madika, directeur général
CARSAT Hauts-de-France (Caisse régionale de retraite et de santé au travail)

« Au sein de notre projet de service, la signature du CPOM conforte deux démarches : celle menée par le groupe TMS, piloté par le Dr Gilles Fombonne, et celle menée par le groupe RPS, piloté par moi-même. Chaque groupe de travail est pluridisciplinaire. Pour les TMS, nous avons réalisé un état des lieux, après analyse du tissu économique de la Sambre Avesnois. Cette analyse nous permet de cibler les actions en fonction des activités locales. Nous avons développé un partenariat étroit avec l’ARACT, Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail, et la CARSAT, Caisse d’assurance retraite et de santé au travail. Plusieurs actions sont menées : formations PRAP (prévention des risques liés à l’activité physique), études ergonomiques, sensibilisations grâce aux Matins des préventeurs, etc. La manutention et le travail sur écran sont deux activités qui demandent une attention particulière. Nous avons aussi mené des formations actions spécifiques, notamment auprès du secteur médico-social.

Pour les RPS, risques psychosociaux, nous avons mené un état des lieux, pour identifier des interventions ciblées. Il faut s’adapter à chaque entreprise et situations. Nous avons une demande croissante d’interventions. Le travail en groupe pluridisciplinaire permet de mettre en perspectives les besoins des entreprises et nos réponses. Le partenariat avec l’ARACT nous est très précieux. Nous avons mené des actions adaptées au secteur du commerce de détail, par exemple.

Ces démarches permettent d’associer toutes les compétences nécessaires sur des objectifs précis. Par exemple, nous travaillons régulièrement avec les contrôleurs et ingénieurs de la CARSAT. Ces démarches répondent aux besoins de nos entreprises adhérentes et aux priorités régionales en matière de sécurité et santé au travail. Les demandes des entreprises augmentent car nous avons créé des relations gagnant-gagnant. »

Ludovic Le Goupil, Ergonome
STSA (Santé au Travail Sambre Avesnois)

1- 6 médecins spécialisés en santé au travail, 7 infirmiers(ères) en santé travail, 9 secrétaires médicales, 5 conseillères santé travail, une psychologue du travail, une ingénieure chimiste HSE, une conseillère/manager QHSE, deux ergonomes, une conseillère santé travail référente maintien dans l’emploi, une formatrice, 8 administratifs

(Publié dans le N°46 : Technosciences-santé: le travail numérisé !) le 24/04/2019

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