L’entreprise : créatrice de bien-être ou de souffrances ?

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La santé au travail a de l’avenir

Le plan national santé travail 2016-2010 situe les enjeux de cette question : « force est de constater que, plus de 25 ans après l’adoption de la directive-cadre de 1989, la culture de prévention demeure en France encore globalement en mode mineur. En 2014, plus de 620 000 accidents du travail, dont 530 mortels, et plus de 51 000 maladies professionnelles ont été reconnus au titre du régime général. L’appropriation effective par tous les acteurs d’une culture de la prévention primaire est l’un des principaux défis que le troisième Plan santé au travail a pour objectif de relever ». En toile de fond, le plan considère que préserver la santé et la sécurité des salariés concourt au développement de l’entreprise, en consolidant ses performances.

Les orientations du Plan National de Santé au Travail 2016-2020 sont le fruit d’un dialogue entre les partenaires sociaux, réalisé notamment au sein du Conseil d’Orientation des Conditions de Travail (COCT). Cette instance de concertation se situe au sein du Ministère chargé du Travail et de l’Emploi. La phrase introductive de ce Plan donne la dimension des orientations en cours : « Le troisième Plan santé au travail (PST 3) traduit, tant dans sa méthode d’élaboration que dans son contenu, l’ambition d’un renouvellement profond de la politique de santé au travail partagée entre l’État, les partenaires sociaux, la Sécurité sociale et les organismes et acteurs de la prévention ». L’entreprise doit être le premier acteur de prévention. Nous publions ci-après des extraits de présentation des deux axes stratégiques.

Donner la priorité à la prévention primaire et au développement de la culture de la prévention

La culture de prévention fait ainsi l’objet d’actions visant à la développer, mobilisant les leviers essentiels que sont l’information, la formation, l’évaluation des risques et la conception des environnements de travail.
Elle irrigue également les actions menées sur des risques identifiés comme prioritaires :
> la poursuite des efforts sur plusieurs risques « classiques » (chutes de hauteur et de plain-pied, risque chimique, risque routier professionnel) ;
> la prise en compte des risques organisationnels, qui mobilisent les problématiques de la conception du travail et du management (usure professionnelle, risques psychosociaux) ;
> l’anticipation de risques émergents (perturbateurs endocriniens, nanomatériaux, impact des technologies numériques).

Améliorer la qualité de vie au travail, levier de santé, de maintien en emploi des travailleurs et de performance économique et sociale de l’entreprise

Le plan développe dans les objectifs qu’il fixe et les actions qu’il fédère une approche positive du travail. Plusieurs actions du PST visent ainsi à valoriser le travail en l’inscrivant dans une dynamique d’amélioration conjointe du bien-être et de la performance, mettant en évidence qu’il est facteur de progrès économique et social. Ainsi, le plan prend en compte des problématiques plus larges que la seule prévention des risques et resitue la qualité du travail comme un enjeu essentiel, ce que traduit par exemple le concept de travail-santé.
Cette approche positive s’incarne notamment dans la démarche « qualité de vie au travail » et les actions de prévention de la désinsertion professionnelle. Elle met en évidence l’intérêt des acteurs à investir dans la prévention. Le maintien en emploi, dans un contexte de vieillissement de la population active, est un facteur de santé et d’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé ; la qualité de vie au travail, placée au cœur des préoccupations stratégiques de l’entreprise et du dialogue social, est également levier de conciliation du bien-être au travail et de la performance de l’entreprise.

Source : Plan Santé Travail 2016-2020

(Publié dans le N°36 : La santé au travail a 15 ans !) le 10/10/2016

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Le plan national santé travail 2016-2010

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