Aide-soignant à domicile : métier d’avenir, métier en devenir…

Partager

Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) / Santé au Travail de l’Aisne (MTA)

Avec le développement de l’hospitalisation à domicile d’une part, et des politiques de maintien au domicile des personnes âgées d’autre part, le secteur des services à la personne connaît une forte croissance. Dans ce contexte, le métier d’aide-soignant(e) au domicile se développe. Dès 2009, la Santé au Travail d’Amiens (ASMIS) a lancé une étude d’objectivation de la pénibilité de ce métier d’aide-soignant(e) au domicile. Attention ! Au moment de cette étude, la loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites est loin d’être adoptée… Or, cette loi a eu pour conséquence d’inscrire dans le Code du travail, des facteurs de pénibilité au devant desquels l’employeur est tenu de procéder à une évaluation et doit établir une fiche individuelle de prévention des expositions pour chaque salarié. Dans la présente étude le terme pénibilité n’est pas pris dans ce sens légal. Il est pris au sens général.

Handicape

« Le mot pénibilité n’est pas pris dans le sens du décret, qui est paru après notre étude » précise donc Elodie Hamiot, ergonome à l’ASMIS. Cependant cette étude est rigoureuse dans ses objectifs, sa méthode et ses résultats. « A l’origine de la démarche, des douleurs et des lombalgies, signalées par plusieurs aide-soignant(e)s à domicile, nous ont amenés à raisonner sur les problématiques globales de pénibilité du métier ». Elodie Hamiot resitue l’étude dans le cadre général des missions d’un service de santé au travail : « Notre mission est d’aider l’entreprise adhérente à préserver la santé de ses salariés, à prévenir les risques professionnels et les accidents du travail. Il nous faut donc identifier les situations à risques d’une part, et évaluer avec objectivité d’autre part  leurs impacts ».A propos de la démarche d’objectivation de la pénibilité du métier d’aide-soignant(e) à domicile : « Cette étude aborde les risques physiques, psychosociaux, organisationnels et routiers. Quatre entreprises de la Somme, adhérentes à l’ASMIS, et deux entreprises de l’Aisne, adhérentes à MTA, ont participé à la démarche. Les 29 aide-soignant(e)s à domicile qui ont accepté de participer à l’étude sont salariés au sein de SSIAD ou d’HAD, autant en milieu urbain que rural ». En outre, pour les entreprises et leurs services de santé au travail, les actions de prévention doivent reposer sur un partage de bonnes pratiques. Elodie Hamiot précise : « Pour nous il était important de relier le classement sur la base du score GIR1 des personnes en perte d’autonomie avec la pénibilité associée. Y’a-t-il une gradation de la pénibilité des tâches et activités de l’aide-soignant(e) à domicile en fonction du niveau de score GIR ? La réponse est oui… ».

L’équipe Projet

Professionnels Santé Travail ASMIS

Rachel AJROUD – Ergonome
Dr Martine DEKENS – Médecin du travail
Elodie HAMIOT – Ergonome
Nathalie LACHAMBRE – Ergonome
Dr Jean-Luc LEMOINE – Médecin du travail et Cardiologue
Sandrine RASCH – Formatrice PRAP
Rizlène REGUI – Technicienne en Métrologie
Dr Isabelle SOMMACAL – Médecin du travail
Sandrine VANHEULE – Conseillère en prévention

Professionnels Santé Travail MTA

Magali ROGEZ – Psychologue du travail
Marie-Lyse COURBEVOIE – Médecin du travail
Laurence SAMAIN – Technicienne en ergonomie
Dr Françoise VERMEERSCH – Médecin du travail

En dehors de facteurs individuels tels que l’âge, le poids (Indice de Masse Corporelle : IMC), l’ancienneté et l’expérience professionnelle, la pratique de sport et/ou le tabac, l’étude met en évidence que les facteurs suivants jouent un rôle dans la pénibilité et doivent faire l’objet d’une attention :

• Les tâches, les manutentions et postures associées liées au patient et son environnement (Lever, Coucher, Installation au fauteuil, Réfection du lit, Toilette, Habillage et Déshabillage, Soins d’Hygiène et de Confort, Accompagnement aux déplacements, Evacuation des déchets, …)

• L’activité mentale (attention et adaptation permanentes, angoisses et souffrances du patient, agressions verbales éventuelles notamment de l’entourage, attachement affectif, doubles tâches et interruptions, actes imprévus, transmissions, gestion du temps, isolement, complexité de certains actes, souffrance de la personne, conduite automobile,…)

• Fréquence cardiaque :
> Pics de fréquence cardiaque : escaliers, habillage, réinstallation du patient, passage de perfusion dans la manche, réfection du lit, agressions verbales,…).
> Les temps de circulation automobile sont des temps de récupération cardiaque (si pas de problème lors du trajet).
> Pénibilité lourde si faible ancienneté, amplitude horaire élevée, peu de pause, plus de 10 patients.

• Facteurs de pénibilité ressentie : contraintes environnementales, caractéristiques du patient et de son entourage, réévaluation du score GIR et augmentation de la perte d’autonomie, organisation de la tournée, relations et communications, manque de reconnaissance,…

• Relation directe avec le score GIR : plus la perte d’autonomie est élévée, plus la pénibilité observée et ressentie, est élevée.

Merci pour leur participation aux 29 aides soignant(e)s à domicile (27 femmes et 2 hommes) dont l’ancienneté dans le métier est (pour 71 % d’entre eux) entre 6 mois et 5 ans (les « débutants » et les « experts ») :

• Observation activité réelle de l’activité sur 7 jours dans 4 entreprises avec observateur externe ou auto-observation avec fiche de relevé d’activité
• Prise en compte du degré de pénibilité ressenti (Échelle subjective de Borg)
• Enregistrement en continu de la fréquence cardiaque (20 mesures de cardiofréquencemétrie)
• Port d’un « Armband » (brassard au bras) pour suivi de la dépense énergétique

9 pistes d’action :

• Réduire les risques liés aux manutentions et aux gestes inutiles ou inadaptés
• Réduire les risques liés à la charge psychique et aux agressions
• Réduire les risques liés à la surcharge de travail, à l’activité mentale
• Réduire les risques liés aux chutes
• Réduire les risques routiers
• Améliorer les liaisons et le travail en réseau
• Réduire les risques d’infection
• Réduire les risques de brûlures
• Réduire les risques cardiovasculaires—

1 – Score GIR : Ce score s’établit sur la base d’une grille d’analyse officielle (Grille AGGIR) qui explore différents champs de la perte d’autonomie d’une personne (physique et psychique). Il intervient dans l’attribution de l’Allocation de Perte d’Autonomie (APA).

(Publié dans le N°23 : Coeur au travail : ça palpite pour moi !) le 22/07/2013

Partager

A PHP Error was encountered

Severity: Notice

Message: Undefined index: navSearchListURL

Filename: frontoffice/mag-detail.php

Line Number: 258

A PHP Error was encountered

Severity: Notice

Message: Undefined index: navURLs

Filename: frontoffice/mag-detail.php

Line Number: 258

A PHP Error was encountered

Severity: Warning

Message: in_array() expects parameter 2 to be array, null given

Filename: frontoffice/mag-detail.php

Line Number: 258