La Santé au Travail : ça coûte mais ça rapporte !

Partager

Pour vivre, l’entreprise doit être solide. Il faut donc des clients, des produits, des ventes… et des salariés en bonne santé. De ce point de vue, la « Santé au Travail » est donc un investissement. Vrai ou faux ? Menons l’enquête…

La santé au Travail

Evaluer les pertes liées aux accidents.

Comme le montre l’encadré ci-dessous, ne pas s’occuper de prévention finit par coûter très cher aux entreprises. Or, une analyse des causes qui conduisent à un accident (ex. : l’arbre des causes) démontre qu’un investissement (souvent modéré) aurait pu éviter de lourdes pertes… Par exemple, prendre cinq minutes pour fixer la rambarde sur l’échafaudage, aurait évité la chute mortelle… Mais quand l’accident est arrivé, il est trop tard. La facture est à régler. Sur le plan humain, le mal est fait.

La santé au travail

Investir dans la maîtrise des risques

Cela est évident dans les « activités à risque ». Et les procédés de sécurité et de prévention coûtent en temps de travail et en moyens techniques. On chiffre tous ces coûts… et ils entrent naturellement dans les prix de vente. Par exemple, peu de passagers prendraient l’avion si la sécurité n’était pas irrépprochable. Et le coût de cette sécurité se retrouve dans le prix de vente du billet.

Evaluer le coût du risque

Dans de nombreux cas, le risque n’est pas évalué. Les coûts de la « non-prévention » sont éludés, par manque de visibilité. Mais ils sont bien là, tout simplement cachés. Ils s’exprimeront un jour sous différents aspects : matériels ou immatériels. Par exemple, le mal-être réduit la motivation qui réduit la performance. Le non-respect d’une réglementation entraînera des poursuites pour faute. Un mal de dos entraînera une baisse de la qualité ou de la productivité.

Calculer la rentabilité de la prévention

Depuis 2002, l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail développe un instrument pour calculer la rentabilité des mesures de prévention. Cette analyse calcule les coûts en trois catégories : coûts des améliorations, surcoûts liés aux manques, pertes liées aux manques. Les coûts, avec et sans prévention, sont comparés. On évalue, ainsi, les flux supplémentaires de trésorerie, générés par un investissement en prévention. Comme quoi, la calculette peut aider à développer la santé !

Une entreprise de plus de 130 000 salariés fermée pendant un an…

C’est ce que représentent les 48 millions de journées de travail perdues en 2004 à cause des accidents du travail et des maladies professionnelles en France. A cette perte de production, s’est ajoutée une facture de 6 719 millions d’euros de soins médicaux, d’indemnités journalières et de rentes. Qui paye une somme pareille ? Les entreprises. Toutes les entreprises. Elles payent cette facture à travers les cotisations Accident du travail – Maladie Professionnelle de l’Assurance Maladie (Régime Général). Et dans Assurance Maladie, il y a « assurance ». C’est-à-dire que ce coût est bien causé par des sinistres qu’on n’a pas su éviter. L’absence de prévention coûte cher. Et au-delà de ces frais, se nouent des drames humains…

Source : CNAMTS

(Publié dans le N°1 : Santé au Travail, les changements) le 05/01/2008

Partager