Nutrition et santé au travail, une alliance possible

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Sans l’appui de l’équipe de santé au travail, Bernard 1 aurait-il perdu ses trente kilos de trop ? « Non » répond Sandrine Lambert, diététicienne à la Santé au Travail d’Arras-Béthune-Lens-Liévin. Cette perte de poids a-t-elle une importance pour l’emploi de Bernard ? « Oui » précise-t-elle « Car il était gêné pour son travail… Et la question de l’aptitude pouvait se poser. Sa prise en charge sur le plan diététique a été décidée avec son médecin du travail ». Sans oublier qu’il existe un Plan National Nutrition. Car, même en France au XXIème siècle, la nutrition est une priorité de Santé Publique.

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Le cas de Bernard ne relève pas « d’une pilule magique », comme le souligne Sandrine Lambert. « Il s’agit d’un rapport de confiance et d’un travail d’équipe. La relation avec le médecin du travail est d’ailleurs essentielle : d’une part avec le salarié et d’autre part avec les membres de l’équipe Nutrition». A l’AST 62-59, on va de l’avant. Peu de services de santé au travail ont embauché une diététicienne. Devant la demande, c’est une équipe qui a été mise en place : deux diététiciennes titulaires d’un BTS de diététique (Sandrine Lambert et Tifanie Boulinguez) et deux intervenantes en nutrition en santé travail (Christine Petit et Sabrina Gronek).

Des actions individuelles

Ces actions sont mises en place sur demande du médecin du travail, avec l’accord du salarié. Il s’agit de consultation individuelle de diététique, qui entre dans le cadre d’un travail de rééquilibrage alimentaire. Le médecin du travail peut aborder la question du surpoids lors de la visite médicale. Il peut alors proposer au salarié l’aide d’une diététicienne. En concertation avec le médecin du travail, la diététicienne reçoit le salarié. Le schéma de base repose sur une consultation de bilan et de trois consultations de suivi. Ce schéma est inclus dans la cotisation annuelle de l’entreprise. Il n’y a donc pas de surcoût pour l’entreprise.

L’importance du suivi médical

Les travailleurs postés (ou en horaire atypique) et les diabétiques sont particulièrement concernés. En 2011, près de 400 salariés ont ainsi bénéficié de conseils personnalisés en nutrition, adaptés à leur situation de travail. Le travail des diététiciennes fait l’objet de compte-rendu auprès des médecins du travail. Ceci permet un suivi au cas par cas, qui peut être entrepris sur plusieurs années, en fonction des besoins objectivés.

Des actions collectives

L’équipe mise en place au sein de l’AST 62-59 réalise également des actions de sensibilisation au sein des entreprises. Car le rapport alimentation et travail est bien réel. De nombreuses entreprises sont demandeuses. Des « forums santé », des « petits déjeuners », des « déjeuners diététiques » sont alors réalisés avec les salariés. Sans oublier une dimension festive.

(1) NDLR : Le prénom a été changé et le nom n’est pas communiqué pour des raisons de confidentialité.

(Publié dans le N°17 : L'obligation de substitution) le 17/04/2012

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