Et du côté des non-salariés ?

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Pénibilité

L’origine du mot « travail » provient du latin « tripalium » ou instrument de torture ! Depuis longtemps, la souffrance est donc associée au travail… Dans nos sociétés développées, le bien-être au travail et la réduction de la pénibilité sont de plus en plus souvent considérés comme autant de facteurs de santé, de performance et de développement d’une entreprise. On parle de « travailleur indépendant » pour désigner des millions de personnes qui ne sont pas salariées. Elles sont également soumises à des facteurs de pénibilité.

En 2009, la DARES a publié les premières conclusions d’une enquête1 réalisée en 2005 sur les conditions de travail des non-salariés . Ceux-ci représentent alors 2,7 millions d’actifs : 1,9 millions d’artisans, commerçants, chefs d’entreprise et professions libérales, 600 000 exploitants agricoles, 250 000 aides familiaux. Les facteurs de pénibilité physiques sont présents. Pour nombre d’entre eux (par exemple exploitants agricoles, commerçants et artisans), l’exposition à ces facteurs est équivalente à celle de leurs salariés. Les horaires de travail sont étendus et atypiques. S’ils disposent d’une autonomie importante dans la réalisation de leur travail, celui-ci prend souvent une place très importante dans leur vie…

Pénibilités physiques, nuisances et risques

30 % des non-salariés (versus 20 % chez les salariés) déclarent cumuler quatre pénibilités ou
plus parmi les six suivantes : rester longtemps debout, rester longtemps dans une posture pénible, porter des charges lourdes, subir des secousses ou des vibrations, effectuer des déplacements à pied longs ou fréquents, être exposé à un bruit intense. 37 % des non- salariés (versus 26 % chez les salariés) déclarent être exposés à des nuisances telles que les températures élevées ou basses, les mauvaises odeurs ou l’humidité… Ceci est très variable selon le métier exercé ; souvent ils sont exposés aux mêmes facteurs de pénibilités, de nuisances et de risques que leurs salariés.

Durée et rythme de travail

Les non-salariés déclarent travailler en moyenne 52 heures par semaine. 54 % des non-salariés (versus 48% des salariés) déclarent devoir se « dépêcher toujours ou souvent ». 79 % des chefs d’entreprise déclarent devoir « toujours ou souvent se dépêcher » et 34 % disent ne pas disposer de suffisamment de temps pour faire correctement leur travail. Le cumul d’au moins trois contraintes de rythme de travail concerne 36 % des salariés et 19 % des non salariés. A catégorie socioprofessionnelle comparable, le fait d’avoir des tâches complexes à réaliser concerne autant le salarié que le non-salarié.

Et au niveau psycho-social…

Trois éléments majeurs sont à prendre en compte : le travail a une forte emprise sur la vie des non-salariés ; tout en étant plus autonomes, voire plus isolés, les non-salariés ont des rapports de travail moins conflictuels ; enfin, étant très souvent au contact du public, le travail des non-salariés peut comporter de fortes exigences émotionnelles.

(Publié dans le N°24 : Expositions aux risques: moins de pénibilité, plus de santé) le 20/11/2013

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