Le travail, entre mal-être et bien-être: 5 notions

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1. SOUFFRANCE ET MAL-ÊTRE AU TRAVAIL

DÉFINITION
Selon le dictionnaire Larousse, le mal-être est un sentiment de profond malaise, et la souffrance, un état prolongé de douleur physique ou morale.

COMMENTAIRES
• La douleur morale au travail est liée à trois familles de facteurs :
- Causes internes : organisation, relations avec les collègues ou la hiérarchie, sentiments d’agression ou de non valorisation, violences et harcèlement moral ou sexuel, approche des changements, déséquilibre entre efforts et reconnaissance, absence de soutien social, conflit et rivalités entre personnes ou entre équipes, incompréhensions ou méprises, etc.
- Causes externes : pression des clients, des fournisseurs, des concurrents, des banques, des administrations, évolutions technologiques et sociétales, etc.
- Causes personnelles : difficulté à faire face, ressenti de colère, de tristesse, de culpabilité, surinvestissement ou sous-investissement, etc.
• Les réactions émotionnelles sont variables d’un sujet à l’autre : anxiété, tristesse, dépression, trouble de la relation sociale, absentéisme, trouble du sommeil, troubles psychosomatiques etc.

2. STRESS CHRONIQUE

DÉFINITION
Selon le dictionnaire Larousse, le stress est la réaction de l’organisme soumis à une agression brusque.
De même, on peut étendre cette définition au stress chronique : réaction de l’organisme soumis à des agressions répétées.

COMMENTAIRES
- Le stress peut aussi être défini comme un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. En d’autres termes, la personne « pense ne pas pouvoir y arriver ».
- Le stress n’est pas une maladie en tant que telle mais une réaction de l’organisme, tant biologique que mentale.
- Devant une agression brusque, le stress peut être salvateur.
- Les conséquences du stress chronique sont bien identifiées : augmentation du risque de troubles du sommeil et de dépression, de maladies cardio- vasculaires (ex. : HTA, infarctus), de troubles digestifs (ex. troubles du transit, ulcères gastriques) et de Troubles Musculo Squelettique, etc.

3. BURNOUT

DÉFINITION
Le burnout se définit comme étant un syndrome d’épuisement psychologique d’origine professionnelle.

COMMENTAIRES
- La notion d’épuisement reflète bien le caractère progressif de l’entrée en burnout.
- Le terme de burnout est le symétrique de « burn in », au sens où la personne s’est d’abord consumée de l’intérieur. Le burnout se comprend alors comme l’extériorisation de cette « consumation ». La personne s’est épuisée à faire face à la situation.
- Souvent ce sont des sujets qui surinvestissent leur travail. Ils sont confrontés à une surcharge de travail, un défaut de reconnaissance, un sentiment d’injustice, un déséquilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Dans un contexte de surinvestissement pour leur travail, il n’en perçoivent plus le sens et aboutissent à une situation de « décrochage ».
- Les signes du burnout sont variables selon les sujets : lassitude et fatigue extrême d’ordre physique et émotionnel, dépersonnalisation avec regard froid et cynique sur la situation, replis sur soi et diminution de l’efficacité, etc.
- Le burnout est un trouble, sans être une maladie au sens de la classification internationale de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
- Cependant, le burnout avéré relève d’un traitement « lourd », avec prise en charge psychologique et psychosociale. La sortie du burnout passe dans la majorité des cas par un changement de métiers ou d’entreprise après plusieurs mois d’arrêt de travail.
- En absence d’inscription à un tableau de maladie professionnelle indemnisable, les cas actuellement reconnus comme état d’origine professionnelle le sont suite à déclaration auprès de la Commission Régionale de Reconnaissance de Maladies Professionnelles, qui décide « au cas par cas ».

4. BOREOUT

DÉFINITION
Syndrome d’épuisement psychologique généré par une sous-charge quantitative ou qualitative de travail.

COMMENTAIRES
• Le travailleur est dans une situation d’ennui au travail, qu’il cherche à minimiser et qu’il n’exprime auprès de ses collègues. Le bore out apparaît quand le salarié ne supporte plus cet ennui au travail.
• Le boreout se caractérise alors par une perte d’intérêt, une baisse de l’estime de soi, un sentiment d’inutilité, une fatigue chronique voire un état pré-dépressif ou dépressif.
• On peut également parler d’une situation de stress chronique, lorsque l’ennui provoque de l’anxiété.

5. BIEN-ÊTRE et QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL

➢ LA DÉFINITION DU LAROUSSE
Selon le dictionnaire Larousse, le bien-être se définit comme étant un état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit.

COMMENTAIRES
• Le développement du bien-être et de la qualité de vie au travail est de plus en plus reconnu comme étant un facteur de performance économique, humaine et sociale de l’entreprise privée, ou de l’administration publique.
• Le Plan National Santé Travail 2016-2020 en fait une priorité.
• La qualité de vie au travail a fait l’objet d’un accord entre les partenaires sociaux : Accord National Interprofessionnel Qualité de vie au travail du 19 juin 2013 et arrêté du 15 avril 2014 portant extension d’un accord interprofessionnel vers une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle.
• Selon les termes de cet accord, la qualité de vie au travail peut se concevoir comme « un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué » (Titre II, article 1er).

PRÉVENTION

Au regard du Code du travail, l’employeur a l’obligation de prendre toute disposition pour préserver la santé mentale du travailleur (Article L 4121). A ce titre, la prévention des risques psychosociaux doit être prise en compte, à l’instar des autres facteurs de risques professionnels. Quand il existe, le CHSCT doit être associé à la démarche. De même les services de santé au travail ont pour mission de conseiller l’employeur et ses salariés tant pour préserver la santé physique que mentale. Les services de santé au travail disposent de compétences et de méthodologie pour aider les entreprises.

➢ Au niveau collectif
• Accepter d’identifier les points d’amélioration
• Associer les représentants du personnel et le CHSCT (Comité d’Hygiène Sécurité et des Conditions de Travail)
• Être à l’écoute des ressentis
• Réaliser une évaluation
• Développer la pratique des « regards croisés » avec une mise en dialogue au sein du collectif de travail
• Développer les compétences sur la base d’un plan d’actions concertées
• Faire en sorte que le bien-être au travail soit au cœur des préoccupations de l’entreprise.

➢ Au niveau individuel et personnel
• Ne pas s’isoler et ouvrir le dialogue avec son entourage professionnel ou personnel et/ou son médecin du travail
• Développer des temps de ressourcement
• Préserver l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

(Publié dans le N°33 : Chefs d’entreprises, salariés et travailleurs indépendants: évitons le Burnout!) le 01/03/2016

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Guide d'aide à la prévention

“Le syndrome d’épuisement professionnel ou burnout, mieux comprendre pour mieux agir “

Dans la continuité des travaux sur la prévention des risques psychosociaux, la Direction générale du travail (DGT) a souhaité engager un travail sur la question du burnout en y associant notamment l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), des enseignants-chercheurs et experts de terrain (médecin du travail, docteur en psychologie du travail) accompagnant les entreprises sur le champ de la prévention en santé et sécurité au travail.
Un groupe de travail pluridisciplinaire s’est vu ainsi confier la mission de clarifier ce que recouvre le burnout dans l’objectif de donner des recommandations à l’employeur, aux directions des ressources humaines, aux organisations syndicales et aux autres acteurs de l’entreprise, pour mieux prévenir ce syndrome d’épuisement professionnel.

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