Interview Charlotte Sierpinski, Yann Orpin:

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Yann Orpin
Gérant de Cleaning Bio
Charlotte Sierpinski,
Responsable des relations humaines de Cleaning Bio

« Chaque jour, nous nous remettons en cause pour nos collaborateurs sur nos conditions de travail, notre organisation, nos prestations et nos produits »














« Nous avons formé un agent de protection des TMS,qui nous permet d’identifier les améliorations à apporter au matériel ou à l’organisation »














« La confiance fait partie des “gènes de l’entreprise” »

Le 21 novembre 2016, la CCI Région Nord de France a présenté son livre « La vie rev3 des Hauts-de-France », un recueil d’initiatives et de projets régionaux liés à la troisième révolution industrielle. Rev3 est une dynamique engagée par les entreprises, les collectivités et les territoires, les écoles, les universités, les citoyens de la région pour être les pionniers de ce progrès sociétal et environnemental et en tirer des bénéfices en termes de création de valeur, de compétitivité, d’emplois et de bien-être. Gérant de Cleaning Bio, Yann Orpin y apporte son témoignage dans le chapitre « Des modes d’organisation et de travail plus ouverts ». Avec Charlotte Sierpinski, responsable des relations humaines, il a accepté de répondre aux questions d’Entreprise & Santé.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

Yann Orpin : Entreprise Familiale, Cleaning Bio a été créée il y a 20 ans. Elle réalise des prestations de nettoyage pour différents établissement de tertiaire, du commerce, voire des salles de spectacle, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Elle pratique le nettoyage écologique avec des produits vertueux, c’est-à-dire sélectionnés et analysés avec le concours de notre médecin du travail. Ces produits sont conformes au respect des personnes, sur le plan de la santé : nos collaborateurs et nos clients.

Pour vous, le développement durable et les technologies numériques font évoluer le sens du travail. Comment ?

Yann Orpin : Le développement durable est un état d’esprit. C’est aussi une pratique quotidienne. Cleaning Bio a été la première entreprise de propreté, en France, à obtenir la certification ISO 26000, relative à la responsabilité sociétale des entreprises. La RSE est un des fondements stratégiques de Cleanning Bio. Elle nous incite à être en progrès continu et à toujours réfléchir au « coup d’après ». Chaque jour, nous nous remettons en cause pour nos collaborateurs sur nos conditions de travail, notre organisation, nos prestations et nos produits. Le numérique est un support ou un outil nous permettant d’atteindre cet objectif stratégique. Pour 2017, nous avons le projet « Cleaning Bio Digital » au sens où le numérique doit nous permettre de mieux atteindre nos objectifs tout en respectant toujours mieux nos collaborateurs.

Vous dites embaucher des personnes plus que des salariés…

Yann Orpin : Oui, cela est inscrit dans nos engagements de développement durable, au sein de la RSE. Cleaning Bio aujourd’hui, c’est 200 personnes au service de nos clients. Le respect et la confiance auprès de nos collaborateurs prime sur la rentabilité. C’est plus performant pour l’entreprise. Mettre de la pression sur les collaborateurs peut être gagnant à court terme. C’est perdant à long terme.
Charlotte Sierpinski : Lors du recrutement, nous privilégions le savoir-être, plus que le savoir-faire. La grande majorité de nos salariés sont des personnes en quête d’insertion. S’il y a un « trou dans le CV », cela n’est pas forcément un problème… Cela peut s’expliquer. Ce qui compte, c’est la motivation. Ces personnes, embauchées en CDI, ont besoin de se raccrocher et d’avancer dans la vie. Le travail que nous apportons est nécessaire pour eux. Leur motivation apporte la valeur ajoutée au groupe. Nous les accompagnons s’il apparaît des difficultés à s’exprimer, à se concentrer. Et cela marche. Tout repose sur la confiance réciproque.

Pour vous, respecter l’équilibre vie privée et vie professionnelle est essentiel ?

Charlotte Sierpinski : La personne doit être bien au travail et chez elle. On ne s’immisce pas dans la vie des gens. On est là pour écouter. L’empathie, au niveau des ressources humaines, est essentielle pour comprendre et décrypter. La confiance fait partie des « gènes de l’entreprise ». J’ai en tête un salarié qui a 10 ans d’ancienneté. Nous l’avons aidé, petit à petit, à sortir de son surendettement, à trouver un logement, à acquérir une voiture. Pour un autre salarié qui n’avait pas travaillé depuis 18 ans, nous avons passé une convention avec Pôle Emploi, pour le remettre progressivement au travail.
Yann Orpin : Nous ne sommes pas là pour assister les personnes. Ni pour les abandonner. Nous les accompagnons vis-à-vis du logement, de la locomotion, de la banque… Les accompagner pour les responsabiliser. Sans angélisme, mais avec du bon sens, on trouve des solutions.

Comment développer la confiance, plus que le contrôle ?

Charlotte Sierpinski : Nous parlons « savoir-être »… C’est-à-dire : écouter et responsabiliser. Par exemple, la personne commande ses produits en fonction de ses prestations et de ses clients. Elle appréhende elle-même ce dont elle a besoin. L’objectif est la qualité plus que la rentabilité, calculée au centime… Cette mise en confiance se ressent sur la qualité du service rendu au client.

Vous parler motivation plutôt que fiche de poste… Comment est-ce possible ?

Yann Orpin : Autonomie, confiance et motivation résument tout ! Si on donne des moyens en confiance, la personne est motivée. Si on enferme la personne dans des processus, la motivation s’élime… Il y a des indicateurs. Ils sont transparents et servent au dialogue.
Charlotte Sierpinski : Dans notre métier, il y a des inspecteurs. Chez nous, ce sont les responsables de sites qui assurent formation, animation et contrôle. Dans une relation de proximité avec les équipes. Tous nos managers viennent de la base : ils ont commencé par faire le travail de nettoyage chez nos clients.

Et vos relations avec votre service de santé au travail ?

Charlotte Sierpinski : Nous l’utilisons. Ils nous accompagnent en venant régulièrement chez nous, en établissant des préconisations. Ils nous permettent de progresser en matière de matériel, d’équipement de protection individuelle et d’organisation. Nous nous sommes engagés dans le programme TMS Pro. Nous avons formé un agent de protection des TMS, qui nous permet d’identifier les améliorations à apporter au matériel ou à l’organisation. Par exemple, nous avons généralisé un balai-réservoir avec pressoir, plutôt que l’ancestrale serpillère. Il a fallu changer nos habitudes ! Avec notre médecin du travail, tous nos produits sont étudiés. Et nos fournisseurs trouvent des alternatives en cas de souci avec un composant chimique.

Quel conseil donneriez-vous en conclusion ?

Charlotte Sierpinski : Être à l’écoute des agents et dialoguer en confiance. C’est la base pour avancer et progresser. Ils connaissent ce qu’il faut pour développer la qualité chez le client.


La vie rev3 des Hauts-de-France : 210 pages d’initiatives à découvrir

La région Hauts-de-France a été le berceau de la première révolution industrielle, celle du charbon et de la machine à vapeur. Elle a souffert de la deuxième. Elle ne pouvait pas rater la troisième, celle dans laquelle nous sommes entrés et qui, sous la double impulsion de la transition énergétique et de la transformation numérique, est en train de modifier nos façons de produire, de nous déplacer, de nous loger, d’échanger, d’apprendre, de consommer …

En Hauts-de-France, cette révolution industrielle, nous l’appelons rev3

Rev3, c’est une dynamique engagée par les entreprises, les collectivités et les territoires, les écoles, les universités, les citoyens de la région pour être les pionniers de ce progrès sociétal et environnemental et en tirer les bénéfices en termes de création de valeur, de compétitivité, d’emplois et de bien-être.

Bienvenue dans l’économie de demain, connectée et durable !

Découvrez cette fabuleuse aventure dans laquelle la région s’est engagée à travers le livre « La vie rev3 des Hauts-de-France » qui recense plus de 700 projets et initiatives. 700 exemples qui démontrent que rev3 est une réalité, que, par cette dynamique collective, les Hauts-de-France sont pionniers dans l’économie de demain, et que, quelle que soit sa situation, chacun peut participer et a une place à prendre.

9 chapitres pour découvrir tous les acteurs, tous les projets et toutes les initiatives qui font Des Hauts-de-France une région mobilisée pour un mode de vie durable et connecté.

1. Des lieux de vie plus agréables et économes.
2. Des villes et des territoires durables et connectés.
3. Des transports intelligents et non polluants.
4. Les énergies renouvelables décarbonent notre écosystème.
5. Les matériaux et cycles de production se ressourcent.
6. Le numérique dessine de nouveaux horizons.
7. L’alimentation et la médecine régénèrent notre bien-être.
8. Des modes de travail et d’organisation plus ouverts.
9. L’éducation et la culture repoussent les frontières de la connaissance.

(Publié dans le N°37 : Incendie, évitons-le !) le 09/01/2017

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