Exosquelettes: Y PENSER, CODE DU TRAVAIL MAIS PAS SEULEMENT

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port de charges lourdes L’arrivée d’un exosquelette dans une entreprise va au-delà de l’acquisition d’un nouvel outil… Il s’agit bien d’un équipement individuel qui modifie substantiellement la situation de travail : son organisation et son processus, sa sécurité et ses performances. Les obligations d’évaluation des risques, d’information et de formation des salariés s’imposent. Au-delà du respect du Code du travail, il faut donc penser à d’autres points de vigilance.

Approche du changement : associer les salariés !

En l’état, l’arrivée d’un exosquelette constitue un changement important dans la situation de travail. Tant pour l’organisation du travail (ex. : l’enlever lors des pauses, …) que pour l’exécution de la tâche (ex. modification des gestes et des postures d’équilibre, …). Le mieux est d’associer les salariés à l’idée… et à l’achat !

Investissement : essayer l’exosquelette avant d’acheter !

Le risque majeur est que l’exosquelette ne soit pas utilisé ou mal utilisé : il n’atteindra pas alors les objectifs escomptés : productivité et/ou la réduction de la pénibilité. Le retour sur investissement est alors perdu… L’exosquelette est un équipement individuel de travail qui doit s’adapter à la morphologie de chacun et faciliter l’exécution de la tâche. Pour en être sûr, le mieux est de l’essayer avant d’acheter.

Effets secondaires : veiller aux points de vigilance !

L’Institut national de recherche et sécurité identifie six points de vigilance : inconfort et irritation de la peau, stress, collision du fait de l’encombrement et la structure, sollicitation cardio-vasculaire du fait du poids et de la gêne, risques TMS du fait des efforts et la posture, risque de déséquilibre et de mouvements incontrôlables. Associer les salariés, essayer, avoir une approche ergonomique permettent de prendre en compte ces points de vigilance.

ExoPush de Colas : un exemple emblématique

Développé avec la société RB3D, l’ExoPush permet de mettre en œuvre manuellement un enrobé sur la chaussée. Ce poste très physique de tireur au râteau ne peut être mécanisé sur les chantiers urbains. Il demande puissance et endurance. Grâce à cet outil facile à prendre en main, les opérateurs peuvent ainsi pousser et tirer jusqu’à 50 kilos grâce à des technologies issues du domaine de la robotique : un manche détecte l’intention de l’utilisateur et amplifie son geste, une jambe reporte les efforts aux sols pour améliorer la posture et le confort de l’utilisateur…

L’ExoPush permet de limiter les efforts physiques répétitifs et de préserver le capital santé de l’opérateur tout au long de sa carrière. Les tests sur le terrain ont toujours été au cœur du processus de conception. Grâce aux retours des collaborateurs, l’exosquelette est notamment passé de 42 kilos à moins de 10, pour plus d’ergonomie et de mobilité. Le métier de tireur au râteau a très peu évolué depuis plus de 80 ans. Il nécessitait un bond technologique pour améliorer les conditions de travail des opérateurs au quotidien. Depuis 2018, Colas déploie ExoPush dans ses agences en France et à l’international (Danemark, Suisse, Belgique et Australie).

(Publié dans le N°49 : Pénibilité: les exosquelettes débarquent !) le 24/02/2020

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