Premiers secours : Défibrillateurs, une espèce en voie d’apparition

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En cas d’arrêt cardiaque inopiné, les premiers gestes sont décisifs : appeler les secours, et, sans attendre leur arrivée, démarrer le massage cardiaque externe. Faire également un choc électrique grâce à un défibrillateur. Encore faut-il en avoir un…

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La dépense peut aller de 1500 à plus de 2000 € par défibrillateur.

En France, depuis l’arrêté du 5 mai 2007, les défibrillateurs automatiques externes sont en vente libre. Auparavant, ils n’étaient utilisables que par un médecin. Depuis 2007, quiconque souhaite sauver quelqu’un d’un arrêt cardiaque peut s’en servir. De ce fait, de nombreuses communes, des grandes surfaces, des gares et des aéroports en achètent pour les mettre à disposition du public dans des bornes dédiées. Sur une base de 1500 € l’unité par exemple, l’achat n’est pas anodin.

Le choc électrique

Devant une victime atteinte de malaise, inconsciente et ne respirant pas, le secouriste place les électrodes du défibrillateur sur son thorax, selon les consignes données par l’appareil. Le défibrillateur va alors réaliser une décharge électrique. Entre temps, le secouriste s’est écarté et veille à ce que personne ne soit en contact avec le corps de la victime. En effet, la décharge électrique ne doit pas se propager à un témoin.

Modèle semi automatique ou entièrement automatique ?

Les deux modèles réalisent un électrocardiogramme. Ils sont tous les deux capables de discerner eux-mêmes, s’il faut ou s’il ne faut pas réaliser la décharge électrique. Le modèle automatique exécute la décharge électrique tout seul après avoir émis un avertissement d’alerte ; le modèle semi-automatique ne fait la décharge que si le secouriste la déclenche.

Obligé d’acheter ?

Non. Sur le plan légal, l’achat d’un défibrillateur en milieu de travail n’est pas obligatoire. S’il n’y a pas de défibrillateur sur les lieux de travail, il y a donc ni infraction, ni manquement aux règles de sécurité. Acheter un défibrillateur relève donc de choix propres à l’entreprise, en fonction de sa politique face aux premiers secours et « aux gestes qui sauvent ».

Obligé de former ?

Oui. Rappelons au passage que la formation aux premiers secours est obligatoire sur les lieux de travail pour tout établissement ou chantier de plus de 20 salariés. Pour le docteur Jacquemart, cardiologue consultant à la Santé au Travail de Lille (AMEST), il est essentiel que « les gens se sentent concernés par l’accident cardiaque et soient sensibilisés aux gestes simples qui sauvent, avant de penser à acheter un défibrillateur ».

Des modèles et des prix variables

La dépense peut aller de 1500 à plus de 2000 € par défibrillateur. Tout dépend du modèle et de son environnement (sacoche ou borne par exemple, enregistrement des conversations, etc…) Pour le docteur Jean-Luc Lemoine, cardiologue à la Santé au Travail d’Amiens (ASMIS), il faut que « l’entreprise prenne conseil auprès de son médecin du travail et soit vigilante sur le respect des normes en cas de décision d’achat ». Et « elle doit s’assurer que le personnel saura s’en servir… au cas où un arrêt cardiaque surviendrait dans l’entreprise ».

(Publié dans le N°5 : De l'air, de l'air, oui... mais du bon !) le 05/01/2009

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