Confinements: ET UN! ET DEUX ! ET TROIS !

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Face à l’apparition de la Covid-19, le 1er confinement a placé, sans aucune préparation, les entreprises dans une situation totalement inédite. Pour le 2nd confinement, elles s’étaient mieux préparées.  Se sont-elles habituées avec le 3e confinement ? Et aujourd’hui, qu’en est-il ? Pour répondre à cette question, deux professionnels en santé au travail du CEDEST nous apportent leur témoignage.

Fanny Delhaye, Intervenante en prévention des risques professionnels au CEDEST :

Des protocoles sanitaires à l’évaluation des risques

« En tant que préventeur, nous apportons des ressources expertes en dehors de toute question médicale. La réponse à une question médicale relève alors d’une mise en contact directe et rapide avec le médecin du travail de l’entreprise. Pour notre part, nous avons répondu à de nombreuses questions sur la mise en œuvre des protocoles sanitaires, édictés et actualisés au niveau national. Dès avril 2020, nous avons développé des webinaires, réunions en ligne. Nous avons régulièrement 10 à 20 participants qui peuvent échanger et poser toute question, en fonction de l’évolution de la situation et des protocoles. Nous mettons à disposition de nombreux outils, notamment affiches et documentation. Aujourd’hui, l’information est toujours d’actualité ! Et les visites sur site permettent de rebooster les mesures mises en place ! Des entreprises sont très outillées, d’autres moins. »

 

Cyrielle Blondé, psychologue du travail au CEDEST :

Des conséquences psychologiques indéniables

« Lors du premier confinement, de nombreux salariés sont passés au télétravail du jour au lendemain.  Ils y ont découvert des avantages, notamment en matière de gestion du temps. Ils ont aussi parfois connu de réelles difficultés relationnelles avec leurs collègues, managers ou même leur famille. N’oublions pas que lors du premier confinement, crèches et écoles étaient fermées. Le télétravail ne permet pas d’échanges directs où le non verbal a son importance. Il laisse place à plus d’interprétations personnelles. Au regard de ces difficultés, un équilibre " présentiel - à distance " est à trouver, avec l’émergence de solutions pérennes sur le plan personnel (ex. : garde d’enfants).

La peur d’attraper la maladie a été à son apogée en 2020 mais l’angoisse sociale est toujours là pour certains. Il y eu aussi de nombreuses injonctions paradoxales de la part d’institutions représentant l’ " autorité " qui ont parfois généré un stress important. Par exemple : " ne pas se promener " lors du premier confinement, versus " il faut se promener " lors du troisième confinement. Certains pourraient en garder des séquelles et ne plus faire confiance à l’ " autorité ". Enfin, cette situation a également été l’occasion pour certains de se poser la question du changement d’organisation voire même d’activité. Cette expérience nous a permis de nous rendre compte que les questions de prévention d’un risque de santé publique sont devenues vitales au point même de poser la question de la pérennité de l’entreprise. »

(Publié dans le N°55 : La reprise, en santé !) le 01/07/2021

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