Aérez ! C’est l’essentiel… et cela ne coûte rien !

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Covid-19

Si plusieurs personnes sont présentes dans un espace clos, sans aération, l’air peut se saturer en CO2 (dioxyde de carbone) et en aérosols porteurs de microbes. D’où l’importance d’aérer, au lieu de songer d’emblée à des techniques coûteuses de « purification de l’air ».

Aérer au moins 5 minutes toutes les heures

Le protocole national pour la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid-19 (actualisé le 30 juin 2021) précise : « Il est nécessaire d’effectuer une aération régulière des espaces clos » et « de privilégier une ventilation de la pièce par deux points distincts (porte et fenêtre par exemple) ». En outre, « il ne faut pas utiliser de ventilateur, si le flux d’air est dirigé vers les personnes ». S’agissant des espaces clos recevant du public (ERP), le Haut Conseil de santé publique (HCSP) recommande d’ouvrir les fenêtres au moins 5 minutes toutes les heures.  Dans son rapport publié en 2017[1], véritable référence sur la qualité de l’air intérieur, l’Anses rappelle que « pour prévenir des risques liés à une mauvaise qualité de l’air intérieur, il convient en premier lieu de limiter toutes les sources de pollution pouvant affecter la qualité de l’air intérieur, de ventiler et aérer ».

En cas de ventilation mécanique ou de climatisation

Le protocole national demande de « s’assurer d’un apport d’air neuf adéquat par le système de ventilation régulièrement vérifié et conforme à la réglementation ». Il précise que « les systèmes de climatisation, dont la maintenance régulière doit être assurée, doivent éviter de générer des flux d’air vers les personnes et de recycler l’air, en recherchant la filtration la plus performante sur le plan sanitaire ». `

Et les purificateurs d’air ?

Dans un communiqué du 19 novembre 2020, l’Institut national de recherche et sécurité (INRS), précise que les purificateurs d’air basés sur une filtration HEPA[2] « peuvent diminuer la concentration de virus susceptibles d’être présents dans l’air mais ne peuvent en aucun cas se substituer aux apports d’air extérieur définis par le Code du travail ». Pour l’INRS : « Il est fortement déconseillé de choisir des appareils utilisant un traitement physico-chimique de l’air (catalyse, photocatalyse, plasma, ozonation, charbons actifs…). Non seulement leur efficacité vis-à-vis des virus n’est pas prouvée mais suite à une dégradation de polluants parfois incomplète, ils peuvent impacter négativement la qualité de l’air intérieur par la formation de composés potentiellement dangereux pour la santé, y compris des agents chimiques CMR[3] ».

Et la mesure du taux de CO2 ?

Le HCSP indique que « le taux de renouvellement de l’air peut être approché facilement par la mesure de la concentration en dioxyde de carbone dans l’air à des points et des périodes représentatives en période d’occupation. Une concentration en CO2 supérieure à un seuil de 800 ppm doit conduire dans tous les cas à ne pas occuper la salle et à agir en termes d’aération/renouvellement d’air et/ou de réduction du nombre de personnes admises dans les locaux d’un ERP ». A noter qu’un détecteur de CO2 en continu dans l’air ambiant en continu coûte 100 à 200 € (vert : tout va bien ; orange : attention ; rouge : aérez !).

N’hésitez pas à consulter votre service de santé au travail.

Ses spécialistes sont à même de mesurer la qualité de l’air respiré et de vous apporter tout conseil adapté à votre activité et vos locaux.

 

[1] Identification et analyse des différentes techniques d’épuration d’air intérieur émergentes, Avis de l’Anses
Rapport d’expertise collective, septembre 2017. Anses.fr
[2] HEPA : Haute efficacité contre les particules aériennes.
[3] CMR : cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques.

(Publié dans le N°55 : La reprise, en santé !) le 02/07/2021

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