Des aides qui préservent des emplois

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Tenir ses comptes fait partie de la vie d’une entreprise. Et la vie est faite d’impondérables. Un accident ou une maladie peuvent apporter, à chacun d’entre nous, un handicap définitif. C’est alors que la reconnaissance de « Travailleur Handicapé » peut permettre d’obtenir des aides pour maintenir l’emploi dans l’entreprise. L’enjeu : allier les impératifs économiques d’une entreprise avec l’emploi d’une personne « moins productive ». Regard lucide à partir d’un exemple concret.

emplois

BD CREATION est une entreprise familiale de 6 salariés, implantée à Valenciennes. Son activité : installateur de cuisines et de salles de bain auprès des particuliers. Un marché à forte concurrence, où le client tire les prix à la baisse. Une entreprise pour laquelle le savoir-faire et l’expérience des salariés sont des atouts de premier ordre.

Des experts

« En moyenne, un salarié de l’entreprise pose 4 à 5 cuisines par mois, soit environ 1 par semaine. En 2007, un de nos salariés est atteint d’une maladie du dos », témoigne Jacques Dagneaux, gérant. « Il a 8 ans d’ancienneté. Du fait de son handicap, il ne peut plus poser que 3 cuisines par mois. Nous étions obligés d’avoir recours à des sous-traitants, avec tous les surcoûts. Nous voulions le garder. J’ai alors pensé aller voir le médecin du travail ». Entre alors en scène le Dr Marcel Tournay, de la Santé au Travail de Valenciennes (ASTAV). Son but : trouver une solution adaptée à la situation. Pour cela, il associe Sébastien Verschueren, juriste et chef de projet au SAMETH Pays du Hainaut, Service d’Appui pour le Maintien en Emploi des Travailleurs Handicapés. Et la collaboration paye.

Des démarches

Après analyse de la situation, démarches et instruction d’un dossier, une solution « sur mesure » est apportée à BD CREATION. Son nom : la reconnaissance de la lourdeur du handicap. « Il s’agit d’un dossier complexe, dans lequel entre en jeu les paramètres économiques sur la base de calculs précis », nous explique Sébastien Verschueren. « Après reconnaissance du statut de Travailleur Handicapé et aménagement optimum du poste de travail, il s’agit de compenser les charges induites par le reliquat de handicap. Par exemple, baisse de productivité, recours à une personne supplémentaire ou un tuteur, etc… ». Tout ceci est un travail conséquent, mené en liaison avec le contrôleur du travail. En effet, cette aide financière est notifiée par la Direction Régionale du Travail de l’Emploi et de la Formation Permanente. Elle est versée par l’AGEFIPH. Résultat : 4700 € par an

Pour Jacques Dagneaux, tout ceci est une découverte.

Au départ, je ne savais pas qu’il y avait ce type d’aides. A l’arrivée, pour équilibrer réellement les comptes, il faut 12 000 € par an. Nous avons obtenu 4000 à 5000 € par an, sous la forme d’une aide mensuelle révisable tous les 3 ans. C’est déjà pas mal. Et nous avons pu garder notre salarié. Sans augmenter nos prix de vente, car cela est impossible ».

(Publié dans le N°7 : La santé, d'une entreprise à une autre !) le 15/07/2009

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