Tout est une question d’ambiance !

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Nathalie Delattre, Ergonome au CISST

50, 150, 350 personnes dans une même salle, séparée par des cloisons, assises à un bureau, un téléphone à la main. Toutes ces personnes ont en commun le même métier : téléconseiller. Elles ont également en commun leurs conditions de travail. Voici quelques conseils dans le cadre d’une approche globale des situations de travail, avec Nathalie Delattre, ergonome du Centre Inter-Services de Santéau Travail (CISST).

Croyez le ou non… pour être « bien » dans son métier de téléconseiller, les ambiances physiques de travail sont à prendre en compte.

ambiance

Mesurer « l’ambiance climatique »

Les valeurs généralement recommandées pour un travail de bureau sont les suivantes :

• température en hiver : 20 – 24°C
• température en été : 23 – 26°C
• humidité dans l’air (hygrométrie) : 40 – 60 %
• vitesse d’air en été : < 0,25 m/s
• vitesse d’air en hiver : < 0.15 m/s
• concentration en CO2 en fin de poste : 1 000 ppm (partie par million) maximale

L’ambiance climatique sans importance ?

Pourtant, l’inconfort thermique peut entraîner un état de lassitude, de somnolence ou d’hyperagitation qui réduit les capacités de vigilance. Il peut être à l’origine d’erreurs dans l’exécution d’une tâche.

Mesurer « l’ambiance atmosphérique »

La concentration en dioxyde de carbone (CO2) est un bon indicateur de la qualité de renouvellement de l’air. Il n’existe pas de norme française, mais on estime que pour un travail dans de bonnes conditions, la concentration maximale recommandée en fin de poste est de 1 000 ppm. Le CO2 est généré par la respiration humaine, le chauffage par combustion, la fermentation alcoolique, les fuites de CO2 ou la sublimation de carboglace (véhicules, ascenseurs…). Pour un travail dans de bonnes conditions, l’expérience montre qu’il faut, en fin de poste de travail, ne pas dépasser 800 ppm (maximum 1 000 ppm). En fin de réunion par exemple, des pointes peuvent être observées. C’est à partir de 1 100 ppm de CO2 dans l’air qu’une gêne se fait ressentir. Pour limiter la concentration de CO2,il convient de vérifier le renouvellement de l’air.

Mesurer « l’ambiance d’une entreprise »

D’autres facteurs comme le bruit, le travail sur écran, l’implantation du poste de travail, la lumière, ou l’activité en elle même, peuvent jouer sur le confort ou l’inconfort d’un salarié. Voilà pourquoi, il est important de se renseigner auprès de son Service de Santé au Travail. En fonction de ses besoins, l’entreprise se verra aiguiller dans la démarche qui lui conviendra le mieux. Et pourquoi pas vers une étude ergonomique personnalisée ?

(Publié dans le N°8 : H1N1 : Le travail ) le 15/10/2009

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