Témoignages
Flunch Fayet-Saint-Quentin
La restauration, ce sont les « coups de feu ». Chaque midi, 700 à 1000 personnes, en moyenne, déjeunent au Flunch de Fayet-Saint Quentin. Les fins de semaine et le week-end, un service peut représenter 1200 clients. Devant ces chiffres, on se dit que le personnel doit être sous pression… Allons voir sur place.
Dans son cabinet, le docteur Anne Gascoin, de la Santé au travail de Saint Quentin (MTA), est intriguée. Pour elle, « les salariés sont détendus et se disent même heureux de travailler, malgré les charges travail importantes ». Elle consulte les chiffres : faible taux d’absentéisme et pas de turn-over. Constat : « Cela démontre qu’il n’est pas besoin de stresser les salariés pour obtenir de bons résultats ». Pour elle, cela passe par la qualité des relations Direction-Salariés.
L’écoute, comme première valeur
A 59 ans, René Desfontaine, directeur, n’en est pas à son premier restaurant. Arrivé il y a huit ans au Flunch Fayet-Saint Quentin, c’est avec passion qu’il parle de son équipe : « Mon bureau est toujours ouvert et je pratique un management de proximité », dit-il avec modestie. Force est de constater qu’accueil et sourire sont partagés par l’ensemble du personnel. Et les salariés savent qu’ils peuvent « se confier à leur directeur ». Et René Desfontaine de dire : « Sans eux, je ne suis rien ; je ne peux rien faire. Et comme ils vont bien, mes clients se sentent bien aussi ». Et il y a peu de réclamations.
La solidarité, comme deuxième valeur
« L’équipe est composée de 52 salariés, dont 5 cadres ; 10 sont à temps complet ; le reste à temps partiel » nous précise-t-il. « Il faut privilégier l’ambiance de travail, prendre en compte le bien-être, jouer l’antistress au boulot et prendre le temps de parler ». Et de poursuivre « Il faut respecter la vie de famille et ne pas appeler intempestivement le dimanche quelqu’un parce que quelqu’un d’autre n’est pas venu ». Force est de constater le peu d’arrêt maladie. « Mais si quelqu’un a un pataquès, on va tout faire pour l’aider ». Fils de mineur, il sait ce que cela veut dire. La confiance, comme résultat « Etre attentif à chacun, c’est capital » pour René Desfontaine. « Car c’est par le respect, l’attention, que petit à petit chacun sort de sa réserve. Et quand on a créé la confiance, on a gagné ! ». Après, il faut savoir la garder et la préserver. Bientôt le chantier va démarrer. Car le Restaurant va s’agrandir. Et plusieurs salariés à temps partiel ont déjà demandé à allonger leurs temps de travail. Autre point que signale René Desfontaine : « C’est un tout, une bonne ambiance de travail, cela augmente les résultats. Donc les primes. Et cela aussi, c’est important. Surtout dans cette période difficile »
5 conseils en restauration
Les accidents du travail restent une préoccupation importante des métiers de la restauration. De la réception au stockage des marchandises, de la cuisine à la salle, du service au nettoyage, les risques sont nombreux. Avec une pression maximale quand il faut assurer tous les repas en même temps… Zoom sur quelques conseils.Un accident sur 3 en restauration est lié à une chute ou une glissade de plein pied
•Comment les diminuer dans mon restaurant ?
Un accident sur 3 des est lié aux manipulations ou aux manutentions manuelles
•Comment les améliorer dans mon restaurant ?
Un accident sur 10 est lié aux outils à mains (couteaux)
•Que faire pour mieux m’en protéger ?
Un accident sur 10 est lié à des chutes de hauteur
•Où sont les risques dans mon restaurant ?
Un accident sur 2 concerne la main
•Comment puis-je les éviter ?
Pour vous aider : votre Service de Santé au Travail vous apportera des conseils adaptés à votre établissement.
Une action de la branche professionnelle
L’Union des Métiers et le d’Industrie de l’Hôtellerie (UMIH), avec POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord, le Centre InterServices de Santé au Travail (CISST), la Caisse de Retraite et de Santé au Travail Nord Picardie (CARSAT), l’Institut de Santé au travail du Nord de la France (ISTNF) mènent depuis 2004 une action concerté pour la prévention des risques professionnels dans les cafés, hôtels, restaurants et discothèques.
Cette action, bénéficiant du soutien du Conseil Régional Nord Pas de Calais, du Ministère du Travail et de l’Union Européenne, s’est déroulée en 3 étapes :
- 1/ mise à disposition d’un Guide d’autoévaluation des risques ;
- 2/ accompagnement de près de 40 entreprises ;
- 3/ sensibilisation des jeunes de la profession.
Ce programme a permis une connaissance fine des risques en situation réelle de travail ; puis l’édition de plaquettes, video interactive, cd rom et kit d’accueil de jeune embauché.
(Publié dans le N°13 : L'etiquette nous parle) le 29/03/2011