Témoignages

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Pour de bonnes vibrations : réglons correctement notre siège dans le chariot élévateur !

Nombreuses sont les entreprises où circulent continuellement des chariots automoteurs. Carole Louit est assistante de santé au travail au sein de l’équipe du Dr Valentin Losfeld, médecin au travail au CEDEST, service de prévention et de santé au travail de l’agglomération dunkerquoise et du littoral Nord. Avec Fanny Delhaye, hygiéniste du travail au CEDEST, elles ont pu objectiver à la demande d’une entreprise adhérente l’importance des réglages des sièges des caristes.

La situation est riche d’enseignements, pour toutes les entreprises et leurs salariés ! Pour répondre à un risque de perte d’adhérence des chariots lors des déplacements et des manœuvres, sous le hall de chargement des camions, le sol lisse a été scarifié. La question se posa : ce sol scarifié génère-t-il plus de vibrations qu’un sol lisse ? Afin d’objectiver et d’évaluer le risque, le responsable santé sécurité de l’entreprise a demandé conseil au Dr Valentin Losfeld, médecin du travail au CEDEST, pour réaliser une étude en situation réelle. En effet, les vibrations transmises à l’ensemble du corps par les chariots automoteurs sont un facteur de risques de troubles musculo-squelettiques(1).

Évaluer et objectiver le risque

Carole Louit et Fanny Delhaye expliquent : « Nous avons d’abord réalisé une visite sur place pour connaître les situations de travail et finaliser la méthodologie de la mesure des niveaux d’exposition aux vibrations. Puis nous nous sommes rendues sur place pour faire des mesures objectives de ces niveaux d’exposition en situation réelle, en plaçant des capteurs selon des protocoles précis et rigoureux, respectant les préconisations législatives et normatives. Durant nos relevés, les conducteurs de chariots automoteurs procédaient à la mise en stock des produits finis palettisés et au chargement de camions. Les premiers résultats indiquaient des niveaux en dessous des seuils, imposés par la législation. Une des courbes présentait cependant un tracé particulier, avec des niveaux plus élevés durant les deux premières heures du poste de travail pour la même activité ! ».
Il fallait donc comprendre…

Observer et échanger avec les salariés pour comprendre

« Après le déchiffrage des activités avec l’adhérent, nous avons échangé avec le salarié concerné pour comprendre et voir si cela relevait d’une situation particulière », poursuit Fanny Delhaye. « En fait, ces niveaux s’expliquaient par une absence de réglage du siège durant les deux premières heures de travail. Nous avions notre explication ! Cela démontre l’importance du réglage du siège pour chaque utilisateur, dès la prise de poste ».

 

 

 

Conclusion : se poser les bonnes questions et régler correctement le siège du chariot élévateur

Cette analyse vibratoire en situation réelle, associant l’utilisation de capteurs appropriés et l’expertise des préventeurs du CEDEST, démontre que le réglage adéquat de l’assise du chariot élévateur, de bonne qualité et adapté à l’activité, est impératif dès la prise de poste et à chaque changement de chariot. Si le CEDEST le prouve objectivement pour une entreprise, cette conclusion s’impose à toutes les entreprises ! À partir de cette étude objective, l’entreprise a engagé une démarche d’information auprès de l’ensemble de ses caristes, basés sur des résultats formels.

1-Voir tableau 97 des maladies professionnelles indemnisables du régime général : « Affections chroniques du rachis lombaire provoquées par les vibrations de basses et moyennes fréquences transmises au corps entier »

(Publié dans le N°59 : Santé au travail, comment ça va en Hauts-de-France ?) le 18/07/2022

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