Témoignages

Partager

APIC

Prévenir le risque psychosocial, c’est possible !

Implanté près de Ruitz, l’APIC (Atelier Protégé pour l’Industrie et le Commerce) comprend 70 salariés. Rattaché à l’APEI « Les Papillons Blancs » de Béthune, l’APIC embauche des personnes en situation de handicap. Elle développe trois axes d’activités : montage et assemblage (notamment d’échafaudages), mécano-soudure et travaux de finition de bâtiment. Suite à la visite médicale d’un salarié, décision est prise entre l’APIC et l’AST 62-59, son service de santé au travail, d’inclure l’évaluation du risque psychosocial dans le Document Unique d’Évaluation des Risques. Les situations critiques sont alors identifiées selon une démarche rigoureuse, associant le médecin du travail et une ergonome de l’AST 62-59, les salariés et la direction de l’APIC. Le dialogue initié par la méthodologie permet d’aborder « sans tabou » la question du risque psychosocial.

Pour Hervé Denonelle, directeur de l’APIC : « Les risques psychosociaux font peur. Ils ne sont pas évidents à aborder au sein d’une entreprise. Sur 70 salariés, 10 ne sont pas orientés vers une entreprise adaptée. Pour moi, nous avons les mêmes problématiques qu’une entreprise classique vis-à-vis du risque psychosocial. Avec l’AST 62-59, nous avons appris à aborder ce risque, comme un autre risque. Ils nous ont apporté une méthodologie ». Le docteur Fabrice Roy est le médecin du travail de l’AST 62-59 qui suit l’APIC : « Le suivi médical d’un salarié nous a amenés à nous questionner sur l’existence de tensions psychosociales et d’en évaluer l’importance. Nous avons proposé à l’APIC d’utiliser la méthode C2R, modèle d’analyse des risques psychosociaux développé par l’ANACT, Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail ». Cette méthode a été déployée en liaison avec le CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail).

Une approche participative

La méthode C2R, comme « Contraintes Ressources Régulation » évalue six facteurs de risque : l’intensité et le temps de travail, les exigences émotionnelles, le degré d’autonomie, la qualité des rapports sociaux, la souffrance éthique et l’insécurité de la situation de travail. Ergonome européen à l’AST 62-59, Marie-Françoise Roy explique : « On part de situations réelles de travail, dont on analyse les contraintes et les ressources, grâce à l’expression des salariés. Des situations-problèmes sont alors identifiées et sont mises en débat pour trouver les actions à mener. La première phase est de former la direction et les salariés à la méthodologie, pour qu’ils se l’approprient et ouvrent un dialogue permanent sur cette notion de tension psychologique et sociale dans la réalisation d’une tâche ou d’une activité. Cette tension peut résulter de l’organisation. L’organisation peut être améliorée si le collectif arrive à échanger à son sujet ».

Des retombées concrètes

En juillet, un comité de pilotage associant la direction et des salariés représentant les différents métiers est installé. Il est formé sur la compréhension des risques psychosociaux et la démarche C2R. En septembre, des salariés sont formés à la réalisation d’entretiens auprès de leurs collègues. En novembre-décembre, les situations-problèmes étaient collectivement analysées. Marie-Françoise Roy précise : « 60 entretiens ont eu lieu. 5 situations à risques qui pour finir n’avaient qu’une seule origine et 14 situations irritantes ont été repérées. Elles ont toutes été mise en débat collectif pour l’élaboration de solutions ». Hervé Denonelle conclut : « En 2014, nous avons pris du temps. En 2015, nous en gagnons. Car, aujourd’hui, la méthode est entrée dans le fonctionnement de l’entreprise, qui peut ainsi améliorer et ajuster en continu son organisation, tout en préservant la santé de ses salariés. Je pense qu’aujourd’hui, chacun trouve sa place et son importance dans l’établissement ».

APIC,
Atelier Protégé pour l’Industrie et le Commerce
70 salariés

Hervé DENONELLE,
Directeur

RUITZ

SANTE AU TRAVAIL D’ARRAS-BETHUNE-HENIN-LENS (AST 62-59)

1 Association de Parents d’Enfants Inadaptés

(Publié dans le N°31 : Santé et Qualité de Vie au Travail: un + pour votre compétitivité) le 16/07/2015

Partager