Témoignages

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FCB fives cail babcock

Dans le quartier de Fives, à Lille, les lettres FCB raisonnent encore… FCB comme Fives Cail Babcock. Elles sont un des symboles du passé industriel du quartier. Aujourd’hui, Fives FCB appartient à un groupe international de plus de 6000 salariés à travers le monde. A Villeneuve d’Ascq, près de Lille, Fives FCB est un bureau d’étude de 200 personnes, dont le savoir-faire vient de permettre la construction d’une cimenterie « clé en main » en Egypte. 6 millions et demi d’heures travaillées sans accident avec arrêt.

Villeneuve d’Ascq, Fives FCB est un bureau d’étude spécialisé dans la conception et la mise en route de cimenterie « clé en main ». Dernier projet « phare » : une cimenterie implantée en Egypte, à 200 kilomètres au sud du Caire, conçue et construite pour le groupe grec Titan. A terme, elle produira 4000 tonnes de ciment par jour.« Un travail de longue haleine avec le client, les nombreux sous-traitants, pour un résultat qui fait date : 6 500 000 et demi d’heures travaillées, sans accident avec arrêt », nous dit, avec passion, madame Amina Nouidjem, responsable Sécurité Environnement pour ce projet.

Après le docteur Anne Doublet, le docteur Chantal Mille, suit aujourd’hui Fives FCB, pour POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord.

Une politique volontariste

Depuis 2008, il y a un coordinateur Sécurité au sein du groupe FCB. Ceci concrétise une politique Sécurité commune. « Cette politique Sécurité, c’est le respect de l’homme, de la santé au travail, de l’environnement… et elle doit servir autant le salarié de FCB, que les salariés locaux », nous précise Amina Nouidjem.

La participation, gage de réussite

« La sécurité n’a pas de religion, pas de frontières, pas de nationalité ».Au-delà de cette phrase « choc », Amina Nouidjem situe l’objectif opérationnel de la démarche. Chacun doit être associé et doit participer. A commencer par le responsable Sécurité de FCB, celui du client et ceux des sous-traitants. Information, formation et suivi quotidien sont les maîtres mots de cette participation permanente, qui se décline au niveau de chaque salarié ou visiteur entrant sur le chantier.

Au départ, la formation

Le chef de projet et les différents responsables sur site ont été formés selon un « pack stratégique ». Ce pack comprend une formation à l’analyse des risques et aux actions de prévention susceptibles d’être menées sur le terrain. C’est un véritable accompagnement du chantier qui se met en place dès sa conception.

Objectifs clairs, indicateurs clairs, suivi quotidien

Sur la base d’objectifs très clairs de sécurité, une visite du chantier a lieu le matin et l’après midi, avec récapitulatif chaque soir… « Ce qui est important, c’est de corriger et tirer des enseignements tout de suite, en pistant les situations récurrentes », nous précise Amina Nouidjem.

Chaque matin, le « brief sécurité »

Chaque matin, chaque équipe se réunit 5 à 15 minutes sur les questions de sécurité. Des informations générales sont données. En temps réel, et au quotidien, l’information sécurité circule, au regard de ce qui se passe sur le chantier.

L’information, une volonté sans faille

Avant d’entrer sur le site, un visiteur ou un sous-traitant doit participer à une réunion de 1 à 3 heures. Celle-ci porte sur toutes les questions de sécurité et les consignes à respecter. Ce n’est qu’au terme de cette réunion, que lui sont remis le badge et les équipements de protection individuelle qu’il devra porter en permanence.

fives

Les sous-traitants : une attention particulière

24 heures avant l’intervention d’un sous-traitant, il est procédé à une visite sur site pour analyse des risques. Cette analyse est lue et validée par l’ingénieur du site. Pour une excavation par exemple, le respect de l’information et la formation du personnel, le balisage et les consignes de sécurité, les permis de travail feront l’objet d’attention particulière.

L’infirmier, une mine d’informations utiles

Au niveau de l’infirmerie, chaque incident est tracé dans un registre : les maux de tête, les malaises, autant que les blessures bénignes. Ceci permet d’établir des statistiques mensuelles, avec des indicateurs portant sur les différents types d’accidents et les différents métiers. Par exemple, le risque oculaire est élevé chez les pontiers et les élingueurs. Les actions préventives sont ajustées en temps réel en fonction de ces statistiques.

Savoir anticiper, suivre et reconnaitre

« En complément, un audit mensuel est réalisé par une entreprise extérieure », nous précise Amina Nouidjem. Chaque mois, les résultats encourageants étaient objectivés. Le but est d’anticiper. « Par exemple, en pleine canicule et en période de ramadan, les salariés savaient anticiper. De même, devant les résultats encourageants, il faut reconnaître les efforts de chacun. Un challenge sécurité avec remise de certificats et cadeaux symboliques, par le responsable de site, a eu lieu chaque semaine pendant un an et demi ».

Outre une diminution des coûts de chantier, « on laisse une preuve de sécurité et de respect de l’homme ». Pour Amina Nouidjem, c’est très important. « Dans un pays où les accidents de la route sont légion, de nombreux ouvriers portent à présent le casque sur leur motocyclette. D’autres nous ont témoigné faire attention chez eux au régulateur sur la bouteille de gaz…. Pour nous, ce ne sont pas des détails. C’est une culture de sécurité et de santé qui avance… ».

Parlons Santé au Travail

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Le docteur Mille, médecin du travail à POLE SANTE TRAVAIL Métropole Nord, rappelle « les difficultés pour le médecin du travail de suivre des salariés expatriés, faute de pouvoir réaliser les études de poste qui seraient bien utiles compte tenu du fait qu’il s’agit souvent de poste de sécurité. Peut-être pourrait-on imaginer des études de poste par webcam ? »
Et de préciser : « Les risques au sein de l’entreprise sont notamment les expositions aux poussières de ciment, le bruit, la manutention, le risque de chute, les produits chimiques, les risques infectieux en fonction des pays… A l’embauche, puis à chaque consultation, une information sur les vaccinations et des conseils sanitaires sont donnés avec une écoute attentive des salariés. Une plaquette sur les missions à l’étranger est remise. Un plan de formation sur les maladies infectieuses va être mis en place dans les prochains mois, afin de compléter la sensibilisation des salariés sur leur santé au travail. L’expérience acquise lors de ce chantier permettra certainement de développer une culture de la sécurité au travail dans les sites où cela ne va pas encore de soi ».

FIVES FCB

Bureau d’études, Centre d’essai
200 salariés, Villeneuve d’Ascq Amina Nouidjem, responsable Sécurité Environnement
PÔLE SANTÉ TRAVAIL Métropole Nord

(Publié dans le N°14 : L'obligation de reclassement) le 15/07/2011

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