Témoignages

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ONDUCLAIR

Plasturgie: PRÉVENTION DU RISQUE CHIMIQUE CHEZ ONDUCLAIR, UNE ASSOCIATION GAGNANTE

Groupe de 1 200 salariés, Onduline est un des leaders mondiaux de la couverture ondulée bituminée. Les produits transparents sont fabriqués sur deux sites : un aux Etats-Unis, un en France. Le site français est situé à Comines, ville frontalière avec la Belgique. 38 salariés y fabriquent des éléments de couverture transparents, sous la marque Onduclair®, à partir de polyesters et de polycarbonates. Chez Onduclair, le risque chimique, c’est du sérieux ! Le SIMUP (Santé au Travail de la Vallée de la Lys) et la CARSAT collaborent depuis plusieurs années dans le suivi de prévention de ce risque chimique. C’est tout naturellement que cette collaboration a trouvé place dans le CPOM du SIMUP.

« Dans un de nos ateliers, nous transformons des polyesters composés à 40 % de styrène. Le principal solvant est à base d’acétone » nous situe Serge Poudroux, directeur du site. « Les salariés de cet atelier sont en surveillance médicale renforcée. Et nous avons un plan continu de mesures atmosphériques et d’actions de prévention, pour l’exposition au styrène et à l’acétone. Ce plan est conduit en partenariat étroit avec le SIMUP et la CARSAT. Pour le styrène, nous avons des taux dans l’air respiré des salariés concernés de 6 à 10 ppm, alors que la Valeur Limite d’Exposition Professionnelle sur 8 heures est à 50 ppm (Valeur en cours de révision). C’est le résultat d’un travail de longue haleine ». Le suivi médical est assuré par le docteur Agnès Desurmont, médecin du travail au SIMUP. Freddy Lefebvre est le contrôleur de sécurité qui suit l’entreprise pour la CARSAT Nord Picardie.

Le regard de la santé

Conseiller en hygiène sécurité, Thomas Blanquin est Intervenant en Prévention des Risques Professionnels au sein du SIMUP : « Dans le CPOM, nous avons un axe prioritaire de travail sur les CMR, cancérogènes-mutagènes et reprotoxiques. Nous avons inclus la réduction des expositions au styrène dans la mise en oeuvre de polyesters stratifiés en plasturgie. D’où l’accompagnement d’Onduclair ». Serge Poudroux précise : « Thomas Blanquin nous a aidé dans l’inventaire de tous les risques chimiques, tout au long du processus de fabrication. Ceci nous permet d’apporter une réponse à chaque risque identifié». Par exemple, dix salariés bénéficient d’un dosage bisannuel de marqueurs biologiques d’exposition, dans le cadre de la surveillance médicale renforcée assurée par le docteur Agnès Desurmont.

Le regard de la technique

Pour Freddy Lefebvre, «L’important c’est le dialogue dans le respect des secrets professionnels, dont le secret médical et les secrets de fabrication. Il nous faut être complémentaires et se coordonner en prenant chacun une partie du suivi de l’accompagnement de l’entreprise. La CARSAT réalise des prélèvements d’air respiré par les salariés. Au fil du temps, les règlementations évoluent. L’entreprise vit. Avec notre Laboratoire Interrégional de Chimie Toxicologique, nous assurons un suivi pour évaluer les améliorations apportés aux salariés ». L’importance de l’humain « Nous sommes habitués aux normes d’une part, et aux processus d’évaluation d’autre part. C’est important. Nous organisons des “minutes sécurité”, à raison d’un quart d’heure par semaine pour que chaque salarié puisse faire remonter un éventuel problème. Chaque mois, nous avons une réunion sécurité, avec les cadres responsables de production et les partenaires sociaux. Nous développons en permanence une véritable culture sécurité ! Nous ne sommes pas là pour abîmer nos salariés» conclut Serge Poudroux.

Vallée de la Lys: des priorités pour un secteur industriel fort

Les entreprises adhérentes du SIMUP (Santé au Travail de la Vallée de la Lys) bénéficient de prestations d’accompagnement axées sur sept priorités : la prévention des Troubles Musculo-Squelettiques, du risque CMR (Cancérogène-Reprotoxique-Mutagène), du risque amiante, des risques psychosociaux, la prévention de la désinsertion professionnelle, ainsi que l’évaluation des risques et la traçabilité des risques professionnels. La détermination de priorités résulte de l’application de la loi du 20 juillet 2011, relative à l’organisation de la médecine du travail. Ces priorités ne se substituent pas aux missions classiques, définies par le texte de loi.

Etablie suite à un diagnostic local, la détermination de ces sept priorités résulte d’une concertation entre les médecins du travail et les Intervenants en Prévention des Risques Professionnels, salariés du SIMUP. Elles ont été adoptées par le Conseil d’administration, composé à parité de représentants des employeurs et de représentants des salariés. Enfin, elles ont fait l’objet de la signature d’un Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) avec la DIRECCTE Nord-Pas-de-Calais et la CARSAT Nord-Picardie.

Le renforcement des dialogues

L’élaboration du CPOM est l’occasion d’études et d’échanges sur les besoins locaux en santé au travail. Les études reposent sur les indicateurs locaux disponibles en santé au travail. C’est la phase de diagnostic local. Il doit identifier les besoins et les attentes des entreprises adhérentes et de leurs salariés. Les échanges avec la DIRECCTE notamment, permettent d’intégrer les priorités régionales et nationales. N’oublions pas qu’il existe aujourd’hui un Plan National de Santé au travail, décliné en Plans Régionaux de Santé au Travail. Pour le Nord-Pas-de-Calais, le deuxième Plan Régional de Santé au Travail est en cours d’application, pour la période 2010-2014, sous l’autorité de la Préfecture de région.

Le renforcement des dynamiques

Hervé Morel, directeur du SIMUP, considère que l’obligation de signer un CPOM est une opportunité : « Dans la vallée de la Lys, nous avons une longue habitude de coopération avec les différents acteurs régionaux et locaux de la santé au travail. Ce partenariat nous permet d’apporter aux entreprises adhérentes des prestations encore plus performantes. La loi de 2011 nous conduit à formaliser ces partenariats. C’est l’occasion de renforcer ces dynamiques au service de nos entreprises adhérentes et de leurs salariés ».

Santé au Travail de la Vallée-de-la-Lys (SIMUP): le premier contrat dans le NORD-PAS-DE-CALAIS et la PICARDIE

Depuis la loi du 20 juillet 2011 portant réforme de l’organisation de la médecine du travail, chaque service interentreprises de santé au travail doit signer un Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) avec la DIRECCTE (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) et la CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail), après avis des organisations d’employeurs, des organisations syndicales de salariés représentatives au niveau national et de l’ARS (Agence Régionale de Santé). D’une durée de 5 ans, le CPOM prévoit des priorités d’actions pour le Service Interentreprises de Santé au Travail. Parmi les 17 Services de Santé au Travail du Nord-Pas-de-Calais – Picardie, le SIMUP (Santé au Travail de la Vallée de la Lys) a signé son CPOM le 20 juin 2014, en présence de Patrick Vandamme, président, Philippe Le Fur, DIRECCTE Nord-Pas-de-Calais, Olivier Suzanne, CARSAT Nord Picardie. C’est le premier CPOM signé en Nord-Pas-de-Calais – Picardie !

(Publié dans le N°28 : Tous connectés et la santé dans tout cela ? ) le 07/11/2014

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