Témoignages

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Soplaril Plastienvase

En parler, dialoguer, anticiper…c'est agir!

90 millions de m² de film plastique alimentaire, imprimé et non imprimé, sortent chaque année de l’usine SOPLARIL PLASTIENVASE à Arras. Spécialistes de l’emballage alimentaire de qualité, les 150 salariés travaillent sur des machines de pointe. Les dangers sont multiples : points entrants, presses, cutter, produits chimiques… L’attention et la vigilance sont de mise, tout au long du processus. Aborder la relation à l’alcool n’était pas gagné d’avance… Soplaril Plastienvase l’a fait.

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Pour Sylvie Guerrini, responsable des ressources humaines, il faut oser : « Bien souvent, l’alcool est un tabou… Si on en parle en confiance, les langues se délient. Si on ne prend pas d’initiatives, c’est le silence… ». Il faut se donner du temps : « En novembre 2010 nous avons mené une réflexion avec Yannick Deliessche, responsable Hygiène Qualité Santé et Environnement, sur la prévention vis-à-vis de l’ensemble des psycho-actifs, et pas seulement de l’alcool. Le sujet, abordé en Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail en décembre 2010, a soulevé beaucoup d’interrogations. L’AST 62-59, notre Service de Santé au Travail, nous a conseillé ».

Face aux situations d’urgence : le protocole.

Le docteur Gérard Couteux est le médecin du travail de Soplaril Plastienvase : « Sur le fond, je dirais qu’il ne faut pas rester indifférent à la souffrance. En entreprise, il faut savoir gérer la mise en danger liée à un comportement anormal. Il faut savoir reprendre à froid grâce à une écoute neutre, sans montrer du doigt ni culpabiliser. La mise au point de protocoles permet à l’entreprise de dialoguer et d’anticiper les situations d’urgence. La formation des cadres de proximité ouvre un dialogue constructif ». Cette piste a été suivie par Soplaril Plastienvase avec l’aide du docteur Damien Duquesne, addictologue1. Un protocole a été présenté au CHSCT, qui l’a validé en mars 2011. Sylvie Guerrini précise : « Ce protocole est resté expérimental pendant un an. Aujourd’hui, il est définitif. Il prévoit les mesures à prendre en cas d’urgence : sur la base de neuf critères, le cadre de proximité établit un constat objectif et consigné; s’il y a plus de trois signes positifs, il fait appel à un secouriste pour accompagner le salarié à l’infirmerie. En application du règlement intérieur, l’alcootest est alors proposé ; s’il est positif ou en cas de refus, il est fait appel au SAMU pour organiser le retour au domicile ou la prise en charge hospitalière. En cas de comportement violent, il est fait appel à la Police. Le médecin du travail est tenu informé. Nous n’avons jamais eu à utiliser ce protocole. Son élaboration a permis d’associer les partenaires sociaux à la réflexion. C’est essentiel ».

Développer la prévention

La formation des cadres de proximité, à l’usage de ces protocoles, a été réalisée en avril 2011. D’une durée de deux heures, elle permet de réfléchir sur notre fonctionnement et la place de l’alcool dans l’entreprise. « Le sujet n’est plus tabou » nous précise Sylvie Guerrini. « Dans l’entreprise, la consommation d’alcool est interdite. En cas de « pot », des alcootests sont à disposition, même si c’est à l’extérieur. En dehors des situations d’urgence, nous n’avons rien d’écrit. Je vais voir la personne et je l’oriente vers notre médecin du travail. Aujourd’hui, il n’y a plus de peur ni de déni pour aborder le sujet de l’alcool dans l’entreprise».

(Publié dans le N°18 : Alcool que veux-tu ? ) le 15/06/2012

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