Témoignages

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CPAM de la Somme

Ergonomie et télétravail : de l’individuel au collectif !

En mars 2020, face à la pandémie de Covid-19, le télétravail a été imposé du jour au lendemain aux entreprises. En 2016, la CPAM de la Somme avait élaboré un premier accord télétravail. Sur 500 agents, vingt cinq l’avaient mis en œuvre. En 2022, au sortir de la crise Covid, 70 à 80 % des salariés l’ont adopté. L’ASMIS , service de prévention et de santé au travail interentreprises de la Somme, a créé et mis à la disposition de la CPAM un outil d’autodiagnostic ergonomique, simple d’utilisation tant au niveau individuel que collectif.

Covid par ci… télétravail par là !

Durant la crise Covid, pas question de suspendre l’activité à la CPAM de la Somme ! Près de 500 collaborateurs s’engagent chaque jour auprès des assurés pour leur faciliter l’accès aux droits et aux soins, prendre en charge leurs dépenses de santé, les accompagner dans leur parcours de soins et les aider à préserver leur capital santé. C’est dire combien leur travail est essentiel. En plus d’une nouvelle mission de prévention et de de traçage de la pandémie initiée par la CPAM, des consignes de télétravail ont été mises en œuvre sans délai, dans le cadre d’un plan de continuité d’activité.

Le télétravail, avant la crise Covid…

Responsable des ressources humaines à la CPAM de la Somme Sébastien Woussen résume : « Depuis 2016, le télétravail est en réflexion au sein de la CPAM de la Somme. Il avait été testé initialement avec 7 agents volontaires. En 2019, un premier protocole d’accord avait été signé, lequel aura permis l’engagement de 25 télétravailleurs ». 

Et pendant la crise Covid ?

Sébastien Woussen poursuit : « La crise Covid a placé, du jour au lendemain, 70 à 80 % des agents en télétravail. Grâce au partenariat de l’ASMIS, nous avons pu questionner nos collaborateurs sur les moyens développés et les besoins ressentis, en juin 2020 et en juin 2021. Ces deux enquêtes nous ont permis de mieux appréhender la situation de chaque salarié, au regard de cette nouvelle organisation du travail, également inédite pour l’encadrement et la vie des équipes, et ainsi d’analyser et de partager une vision d’ensemble ».

Et maintenant…

En 2021, un second protocole d’accord a été établi. Il propose une montée en charge progressive du télétravail avec un niveau maximal de 3 jours par semaine (sauf cas particulier) ou un forfait de 80 jours sur l’année. « En 2022, 70 % de nos collaborateurs ont opté pour le télétravail. À ce jour, 50 % des salariés ont choisi l’une ou l’autre des deux formules. C’est également dans ce contexte de transformation majeure et durable de l’organisation du travail que nous avons accompagné les managers avec le concours de L’EN3S(1). Les collaborateurs disposent également de fiches-conseils sur l’intranet de notre entreprise . En nous inspirant des travaux de l’ASMIS nous avons mis à disposition de chaque télétravailleur un outil d’autodiagnostic sur les conditions de travail au domicile ». Sébastien Woussen conclut : « L’autodiagnostic de l’ASMIS est une aide à la décision sur le plan individuel. La CPAM bénéficie également de compétences ergonomiques internes qui lui permettent de proposer des conseils d’aménagements précis et opérationnels. Ce diagnostic permet aussi d’avoir une vue d’ensemble de la situation de nos collaborateurs en télétravail ».

 

« Autodiagnostic télétravail » de l'ASMIS QUESACO ?

En 2020, lors du premier confinement, la mise au télétravail a donc été imposée et improvisée, sans délai dans le cadre de mesures d’urgence face à la pandémie de Covid-19. Chacun s’est débrouillé selon ses conditions de logement. Chaque manager a dû apprendre du jour au lendemain à travailler avec des collaborateurs à distance. Chaque entreprise a dû s’organiser selon son activité et ses obligations de sécurité et confidentialité des données. L’ASMIS, Association de santé au travail de la Somme, a mis au point et développé un outil(2) d’autodiagnostic ergonomique en situation de télétravail à son domicile.

Quelle finalité pour le salarié ?

Pour Nathalie Lachambre, ergonome à l’ASMIS, « cet outil a une vocation préventive. C’est un auto-questionnaire nominatif, car il ne comporte aucune donnée d’ordre infirmier ou médical. Il est rempli par le salarié lui-même et adressé à son manager pour ouvrir un dialogue. La priorité est d’apporter au salarié une réflexion ergonomique et une aide adaptée à sa situation de travail au domicile. Il s’agit bien d’une démarche de prévention, mise au service de la CPAM, pour envisager les mesures de correction identifiées grâce à l’auto-diagnostic du salarié ».

 

Quelle utilisation pour le salarié ?

Quentin Petit, ergonome à l’ASMIS, précise :
« Cet autodiagnostic permet à chacun de se situer grâce à des emojis (rouge, orange, vert) sur sept facteurs : le poste de travail, les outils de travail, l’environnement, la sécurité, le rythme de travail, les consignes de télétravail, les liens socio-professionnels. A titre individuel, on visualise rapidement si la situation est globalement satisfaisante pour le salarié ou si des points de vigilance méritent attention, voire intervention ».

 

Et pour le manager ?

« Il ne faut surtout pas oublier les managers. Devenir " télémanager " n’est pas facile ! », reprend Nathalie Lachambre. L’autodiagnostic contribue à l’accompagnement du manager. « Cet autodiagnostic est adapté à la CPAM. Il est utilisé et géré en totale autonomie par la CPAM. Il ne stigmatise aucun salarié. Il permet au manager et à la direction des ressources humaines de la CPAM d’avoir une vision individuelle et globale des situations de télétravail des agents afin de prévenir les risques ».

 

Et pour le dialogue social ?

Pour Quentin Petit : « À titre collectif, l’exploitation de l’ensemble des informations concourt à une vue d’ensemble. Celle-ci facilite le dialogue social ». Nathalie Lachambre confirme : « Pour le service des relations humaines, la vue d’ensemble permet un suivi en associant tous les partenaires du dialogue social : salarié, manageurs, représentants du personnel et direction. Cet outil rentre également dans une politique de qualité de vie au travail ».

 

 

1- Ecole Nationale Supérieure de Sécurité Sociale
2- Voir Entreprise et Santé numéro 56 (4e trimestre 2021), « Votre autodiagnostic en ligne, des conseils personalisés ».

(Publié dans le N°58 : TPE-PME : la santé au travail comme facteur de croissance !) le 09/05/2022

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