Témoignages

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CRP-EPNAK

Ne pas perdre de vue nos bénéficiaires

L’EPNAK (Etablissement public national Antoine Koenigswarter) est le deuxième opérateur de réadaptation professionnelle en France. A Roubaix, le CRP (Centre de réadaptation professionnelle) accueille, dans un parcours de formation et d’accompagnement psychologique, médical et social de 2 ans à 2 ans et demi, 155 usagers (stagiaires orientés par la MDPH(1) ou apprentis). Cette formation les mènera vers un diplôme reconnu par l’Etat : secrétariat et comptabilité, informatique et réseau. Le SIM’UP, Service interprofessionnel de santé au travail Métropole Nord-Vallée de la Lys a accompagné le CRP de Roubaix, durant ce confinement Covid-19.

Les enjeux

Jean-Marc D’Hooren est directeur adjoint du CRP-EPNAK de Roubaix : « Nos stagiaires en formation sont rémunérés par la Région Hauts-de-France et nous sommes financés par l’Agence régionale de santé. Nous assurons un suivi personnalisé de la personne accueillie, avec un service d’hébergement pour les stagiaires les plus éloignés. Dès la mise en œuvre du confinement, nous avons développé la formation à distance, afin d’assurer la continuité de service. Pour la sortie du confinement, nous avons élaboré un Plan de reprise de l’activité. » EPNAK-CRP Roubaix compte 50 salariés : formateurs, conseiller à l’insertion, coordinateurs des parcours et des séjours, infirmière, médecin, ergothérapeute, psychologue clinicien et psychologue du travail, assistante de service social.   

La problématique

« Nous devions protéger d’une part, notre personnel et d’autre part, nos stagiaires », précise Jean-Marc D’Hooren. « Nous avons assuré un suivi de nos stagiaires et mis en place la formation à distance. Pendant la période de confinement, nous avons revu toute notre organisation de travail. Nous avons réaménagé nos locaux pour mettre en place le respect de la distanciation sociale et le sens unique de circulation. Nous avons intégré à chaque poste la mise à disposition de gel hydro-alcoolique et de désinfectant, etc. Nous avons pu tester la reprise d’activité avec nos salariés, avant de ré-accueillir nos stagiaires. Ce test a été capital. Et nous étions prêts lors de la réouverture des locaux ! »

La solution SIM'UP

« Le SIM’UP a été très réactif » poursuit Jean-Marc D’Hooren.  « Ils sont notamment venus sur place, pour valider notre organisation et nos aménagements, avant la tenue du CHSCT local. Ils nous ont donné une liste de fournisseurs de masques et de visières. Cela nous a franchement aidés. » Le Dr Alain Maes (médecin du travail), Thomas Blanquin (chargé de prévention) et Anne-Isabelle Afonso (infirmière de santé au travail) se sont effectivement rendus sur place, dans le strict respect des consignes sanitaires. Pour le Dr Alain Maes : « La téléconsultation a permis de suivre les salariés. Mais elle ne remplace pas une consultation en présentiel. » Anne-Isabelle Afonso précise que « ce travail d’équipe permet de croiser des regards extérieurs pour la validation de protocoles très aboutis ». Thomas Blanquin conclut : « Des entreprises de tous secteurs d’activité nous ont sollicités. Comme pour le CRP-EPNAK de Roubaix, nous avons poursuivi notre mission en nous rendant sur place ou par visioconférence et nous avons mobilisé notre réseau de préventeurs. »

Merci

Le SIM’UP remercie les entreprises ci-dessous pour leurs donations d’Equipements de protection individuelle, pendant la période de confinement :

  • Cousin Biotech
  • Ferro Performance Pigments France
  • Flandria Aluminium
  • Pidy Production
  • Wipak Gryspeert.

CRP-EPNAK

Centre de réadaptation professionnelle

50 salariés

Jean-Marc D’Hooren, directeur adjoint

Roubaix

SANTE AU TRAVAIL METROPOLE NORD VALLEE DE LA LYS (SIM’UP)

1- Maison départementale des personnes handicapées (Conseil départemental du Nord)

(Publié dans le N°51 : Covid-19: la vie continue) le 03/06/2020

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La méthodologie...

Pour Jean-Marc D’Hooren, le secret de la réussite repose sur le croisement des regards, le retour d’expérience et la progressivité. « Il faut y aller par étapes ! Au début, nous avons été un peu noyés par l’ampleur des dispositions à prendre et la masse des informations, parfois évolutives et contradictoires.  Nous avons une organisation en territoire. Nous avons pu échanger au sein de notre interrégion Nord-Est, gérée par Mme Gisèle Leclaire, entre le CRP de Roubaix, le CPO (Centre de Préorientation) de Valenciennes et le CPO-CRP de Metz. A Roubaix, les experts du SIM’UP, spécialisés en santé au travail, nous ont été d’un apport essentiel.  Ils font autorité dans leur domaine et fertilisent les expériences de plusieurs entreprises. Enfin, sans dialogue social, nous ne pouvons pas traverser une telle crise sanitaire. »

 

Inventer

En entretenant ce dialogue au sein du centre, malgré les mesures de confinement, Jean-Marc D’Hooren et son équipe ont procédé à une analyse exhaustive de leur organisation, de leurs locaux et des situations de travail.  « Durant cette période de confinement, l’établissement a toujours été en mouvement », souligne Jean-Marc D’Hooren. « Nous avons analysé nos locaux, avec ses capacités et ses modalités de circulation, notre organisation avec nos temps de travail ou de pause, les équipements de protection individuelle à mettre à disposition, etc. » Ce travail a notamment mobilisé les compétences des chefs de service, de l’infirmière et de l’agent de prévention de l’établissement.

Tester

« Une fois que tout a été mis en place, nous l’avons testé, avec nos formateurs et le personnel du pôle médico-psychosocial-insertion. Ce fût la deuxième étape. Avant ce test, nous avions reçu les experts du SIM’UP pour avoir leur validation », résume Jean-Marc D’Hooren. Infirmière en santé au travail au SIM’UP, Anne Isabelle Afonso souligne la notion de protocole : « Quand nous avons visité le centre, nous avons découvert une démarche très aboutie de protocoles et de fiches métiers. Nous les avons validés, après examen de chaque situation de travail, tant au niveau des professionnels du centre qu’au niveau des usagers. Il faut intégrer que les usagers du CRP sont fragilisés par des handicaps parfois majeurs. » Les procédures de désinfection ont été ajustées après la visite des experts en santé au travail du SIM’UP, notamment sur l’usage de l’eau de Javel.

Informer

Jean-Marc D’Hooren poursuit : « Une semaine après le test, nous avons ré-accueilli nos premiers usagers. C’était une étape délicate, car plusieurs d’entre eux sont porteurs de handicaps moteurs et/ou psychologiques plus ou moins importants. Nous avons franchi cette étape avec succès. Y aller doucement en prenant le temps de dialoguer avec chacun est essentiel. » Anne Isabelle Afonso confirme : « Informer et dialoguer prend tout son sens. Car les usagers ont découvert des lieux de formation transformés et des usages totalement nouveaux. Si le remise en activité sur site fonctionne, c’est parce que ce temps d’information personnalisé a été respecté. Nous avons contribué à la diffusion des Guides et Fiches métiers du gouvernement. »  Thomas Blanquin contextualise cette situation : « Finalement nous avons poursuivi et maintenu nos grandes missions, en appliquant l’ordonnance du 1er avril relative aux services de santé au Travail. Nous avons conseillé et informé nos entreprises adhérentes, tant au niveau des employeurs que de leurs salariés, notamment par visioconférence. Nous avons d’ailleurs assisté à plusieurs CSE en visioconférence. Nous avons également assuré une permanence téléphonique continue. » Le Dr Alain Maes conclut : « Nous avons aussi assuré le suivi de santé individuel, en nous adaptant à ce contexte si particulier. » Au SIM’UP, avec ou sans confinement, la « santé au travail » est toujours là, aux côtés des entreprises adhérentes.

REPORTAGE - Le plan de Reprise d'activité du CRP EPNAK de Roubaix