L’intelligence collective face aux RPS

La prévention du risque psychosocial pour les activités de maintien au domicile ou d’hébergement pour personnes âgées est une priorité nationale et régionale. Dans le Valenciennois, l’ASTAV a décidé de parier sur l’intelligence collective. Des organismes de maintien à domicile et de services à la personne, ainsi que des EHPAD1, ont été contactés par leur médecin du travail. Soit 52 entreprises, associations ou établissements. 20 d’entre elles, soit près de la moitié, ont accepté de participer à un atelier inter-entreprises, le 13 juin 2019, au siège de l’ASTAV. Très vite, les échanges étaient spontanés, denses et riches… Pari gagné ? Les suites sont prometteuses.

« La prévention du risque psychosocial est un axe fort de notre projet de service » précise Justine Hilaire, psychologue du travail à l’ASTAV. « En 2017, un groupe de travail s’est mis en place. Un diagnostic territorial a été réalisé en 2018 : l’aide à domicile et les établissements pour personnes âgées sont apparus comme des secteurs au sein desquels des réponses adaptées sont nécessaires. Nous avons opté pour une démarche participative. D’où ce premier atelier du 13 juin 2019. »

L’échange au cœur de la démarche

Justine Hilaire poursuit « Sur une matinée, 18 entreprises ou établissements se sont donc rencontrés, sur le principe du volontariat, pour échanger sur les définitions, les facteurs de risques et les actions de prévention envisageables. Des spécialistes de l’ASTAV étaient présents : médecins du travail, psychologues du travail, assistantes de santé au travail. Ils poursuivront par la suite l’accompagnement des entreprises afin de déployer une démarche de prévention adaptée et co-construite ». Ces actions seront mises en place avec le médecin du travail de chaque entreprise, association ou établissement.

Un langage commun pour construire ensemble

Pour le Dr Stamatis Klonaris, médecin du travail à l’ASTAV : « Partager un langage commun est le premier pas pour échanger. Dialoguer est le deuxième pas pour identifier et construire ensemble des réponses. Ces préalables sont fondamentaux pour aborder la question des risques psychosociaux, tant le sujet est délicat et les idées reçues sont multiples ». L’intérêt majeur de la démarche de l’ASTAV est de permettre à des entreprises d’échanger régulièrement. Elles se situent, confrontent leurs expériences et valident leurs réponses, en bénéficiant de l’intelligence collective mise en place et des outils et méthodes proposés par l’ASTAV.

Une organisation suivie

La démarche va se déployer sur plusieurs années. Assistante santé travail à l’ASTAV, Lucille Trouillet précise : « Face aux risques psychosociaux, de nombreuses entreprises sont embarrassées. Notre projet permet de lever ces appréhensions. Chacune doit trouver sa propre réponse. Notre démarche vise à associer plusieurs entreprises et les professionnels dans des réflexions partagées ». L’expérience de chacun permet le cheminement de tous. Entreprise & Santé suivra pour vous ce cheminement.

L’atelier participatif RPS

1ère étape : Échanges autour d’idées reçues pour aborder le contexte, les définitions et les concepts.
2e étape : Post-it en sous-groupe pour identifier les signes et indicateurs de risques.
3e étape : Post-it en sous-groupe pour repérer les facteurs de RPS.
4e étape : L’accompagnement proposé par l’ASTAV.

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Nous assurons les levers, les toilettes, l’aide au repas et les couchers de personnes âgées et handicapées. 7 jours sur 7. Nous sommes soumis à des contraintes de temps du fait de notre financement : 30 minutes pour une intervention. Les solutions doivent être conçues avec les salariés et le médecin du travail. La formation est un levier important d’améliorations ”.
Grégory Meunier, Cadre de secteur
L’UCIE Services,
120 salariés.


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En tant qu’étudiant, a-t-on conscience de toutes les problématiques de terrain ? Il nous faut approfondir nos connaissances. Les stages et les échanges en milieu de travail sont là pour cela. C’est notre seule source d’information sur les risques psychosociaux ”.


Vigdis Legrand, Étudiante Master 2
Stagiaire de direction à l’Ehpad du Pays de Condé,
80 salariés et 86 résidents.


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Nous avons trois activités principales : ménage, garde d’enfants, aide aux personnes âgées. La qualité est une exigence des clients. Pour moi, les échanges avec d’autres entreprises et des professionnels de santé au travail sont essentiels. Je peux apprendre des autres. Comme je peux leur apprendre avec mon expérience ”.
Cathy Marmouzé, Responsable d’agence
02, Services à domicile
110 salariés pour 550 clients.


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La qualité de vie au travail et les conditions de travail sont essentiels. Les améliorer, c’est améliorer la qualité de prise en charge des résidents. Je découvre cela en stage, sur le terrain. Car ce n’est pas réellement abordé durant les études ”.


Benjamin Bourgois, Apprenti adjoint de direction, Master 2
Résidence Médica France Korian Le Halage


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À un moment où nos métiers sont peu reconnus, nous sommes de plus en plus interpellés par les risques psychosociaux. L’ASTAV est notre partenaire naturel pour la santé au travail. Ces rencontres nous ont apporté une expertise. Quelles définitions ? Quels liens avec le travail ? Comment déceler ? Que faire ? Les réponses ont fait l’objet d’échanges très précieux avec d’autres établissements. Une documentation nous a été remise. Nous en sortons confortés pour agir, avec l’accompagnement de l’ASTAV ”.
Julie Coustenoble, Directrice de l’Ehpad Noël Leduc
Fondation Partage et vie 50 salariés, 75 résidents.

Le groupe de travail Risque psychosocial de l’ASTAV

  • Catherine André (Assitante Santé Travail),
  • Dr Arlette Cnocquart (médecin du travail),
  • Dr Sarah Delbouvry (médecin du travail),
  • Sylvie Devos (secrétaire médicale),
  • Béatrice Drouet (psychologue du travail),
  • Justine Hilaire (psychologue du travail),
  • Dr Stamatis Klonaris (médecin du travail),
  • Amélie Martegoutte (secrétaire médicale),
  • Dr Françoise Martin (médecin du travail),
  • Lucille Trouillet (Assistante Santé Travail).

1- Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

(Publié dans le N°47 : Hauts-de-France: 2017, une addition de 610 millions d’euros !) le 12/07/2019